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Alors que le taux du Livret A continue de chuter, le gouvernement envisage une réforme d’envergure pour redonner du pouvoir d’achat aux épargnants. Le Livret d’Épargne Populaire (LEP), plus avantageux mais encore trop peu utilisé, est au cœur de cette transformation. Objectif : mieux protéger les ménages modestes face à l’inflation.
Une épargne populaire menacée par l’inflation
Le Livret A, placement chouchou des Français, voit son rendement réel devenir de plus en plus faible. Ce qui est confirmé d’ailleurs par la Banque de France qui indique que ce rendement en question « est systématiquement négatif depuis 2016, et médiocre auparavant, oscillant entre 0 et 2%», rappelle le rapport d’information sur la rémunération de l’épargne populaire et des classes moyennes déposé par les députés Jean-Philippe Tanguy (RN) et François Jolivet (Horizons).
Ce qui signifie que les épargnants perdent du pouvoir d’achat, même en laissant dormir leur argent sur ce livret d’épargne réglementé. «Jamais les Français n’ont autant épargné alors que rarement l’épargne n’a aussi peu rapporté», déplorent les élus.
À voirImmobilier : cette astuce d’assurance vie qui permet d’acheter un bien sans emprunterSans compter le fait que le taux d’intérêt du Livret A, actuellement à 2,4 %, devrait tomber à 1,7 % en août 2025, selon les estimations basées sur les données de l’Insee. En effet, il est à souligner que même lorsque le taux affiché semble supérieur à l’inflation, la réalité est moins avantageuse.
Vers une réforme du Livret A et du LEP
Face à cette situation, le rapport parlementaire suggère une réforme du Livret A et du LEP visant à créer un livret unique. Ce nouveau produit fusionnerait les deux dispositifs pour une meilleure protection contre la hausse de prix.
Le LEP, destiné aux ménages modestes, propose un rendement systématiquement supérieur au Livret A. Pourtant, 40 % des Français qui y sont éligibles ne l’ont pas ouvert, souvent par manque d’information.
La preuve concrète que les banques n’informent pas correctement les épargnants,« puisqu’elles ne dirigent pas l’épargne des Français les plus modestes vers lesmeilleurs placements réglementaires, alors qu’elles assument une mission d’intérêt général », avance François Jolivet, co-rapporteur du rapport, auditionné devant la commission des Finances de l’Assemblée.
Comment ça fonctionnera ?
«Les 10 000 premiers euros de ce nouveau livret fusionné (le plafond actuel du LEP, NDLR) seraient garantis d’une rémunération égale à l’inflation ».
À voirLes primes d’assurance auto flambent : ce moyen peu connu peut vous faire économiser jusqu’à 400 €Le surplus serait rémunéré selon la formule actuelle du Livret A. « Cette solution aurait l’avantage de couvrir la totalité des ayants-droit avec des gains non négligeables pour le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes », avancent-ils. Ce changement serait une véritable alternative au Livret A.
Le rôle clé de l’information bancaire
Les députés à l’origine du rapport dénoncent aussi un déficit d’information : de nombreux Français placent leur argent sur un Livret A, pensant « de bonne foi que leur épargne est protégée contre l’érosion monétaire », alors qu’il ne l’est pas.
Ils réclament une responsabilisation des banques, qui doivent mieux informer les épargnants sur le risque de perte de valeur. « Les banques jouent un rôle de conseil pas complètement performant ».
