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Alors que le Sénat vient de rejeter la fameuse « taxe Zucman » sur le patrimoine des ultra-riches, découvrez combien les plus fortunés versent-ils vraiment au fisc français ? Les dernières données de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), analysées par MoneyVox, permettent d’y voir clair. Décryptage.
Des montants impressionnants ? Vraiment ?
Selon les chiffres pour 2024, les 481 foyers fiscaux les plus riches de France, ceux dont le revenu fiscal de référence(RFR) dépasse les 9 millions d’euros par an, ont payé en moyenne 4 millions d’euros d’impôt sur le revenu chacun. Un montant conséquent à première vue… mais qui ne représente que 18 % de leurs revenus annuels déclarés.
Source : statistiques de la DGFiP sur l’impôt 2024 portant sur les revenus 2024.
Montant moyen de l’impôt par foyer fiscal calculé par MoneyVox.
À titre de comparaison, cette part est à peine supérieure à celle supportée par les 1,3 million de ménages dont le revenu fiscal est supérieur à 100 000 € : ils s’acquittent en moyenne de 34 159 € d’impôt, soit environ 17 % de leurs ressources.
À voirTaxe foncière : 4 astuces pour faire baisser la note avant la date limite du 20 octobreEn revanche, les foyers plus modestes, dans la tranche de 30 000 à 50 000 €, voient leurs revenus taxés à hauteur de 4 % seulement.
Source : statistiques DGFiP. Impôt 2024 sur les revenus 2023.
Calcul MoneyVox : montant moyen de l’impôt par foyer fiscal.
La taxe Zucman, cette tentative de justice fiscale rejetée
Face à ces écarts, la gauche avait tenté de réintroduire davantage d’équité fiscale via la « taxe Zucman », du nom de l’économiste Gabriel Zucman. Cette proposition entendait instaurer un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des Français les plus fortunés — environ 1 800 foyers détenant chacun plus de 100 millions d’euros.
Adopté par l’Assemblée en février 2025, le texte a été rejeté par le Sénat le 12 juin à une large majorité. Les opposants, notamment à droite et au centre, ont dénoncé une mesure « confiscatoire » et « inefficace », craignant l’exil fiscal, une baisse de l’investissement et un possible rejet par le Conseil constitutionnel.
La réponse du gouvernement
Interrogée sur le sujet, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a rappelé que le gouvernement n’entendait pas créer de nouveaux impôts. Elle mise plutôt sur la lutte contre la sur-optimisation fiscale, évoquant des « situations marginales » à corriger dans le futur budget.
Par ailleurs, une mesure appelée contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) sera introduite fin 2025. Elle crééra un plancher de 20 % d’impôt sur le revenu pour les foyers dépassant 250 000 euros de revenus annuels (ou 500 000 pour un couple).
Inégalités persistantes malgré la progressivité
En France, seul
Comme l’a dénoncé l’écologiste Yannick Jadot : « Ces 1 800 foyers ultra-fortunés paient moitié moins d’impôts que les autres Français. » Et pour le socialiste Alexandre Ouizille : « La véritable confiscation est celle des richesses. »