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Dès ce 9 octobre 2025, les virements bancaires dans toute la zone euro vont changer. Les banques seront désormais tenues de vérifier la correspondance entre le nom du bénéficiaire et l’IBAN du compte avant de valider un transfert d’argent. Cette mesure, prévue par le règlement européen 2024/886, vise à endiguer les fraudes au faux RIB qui coûtent chaque année des centaines de millions d’euros aux Français.
Une vérification obligatoire pour tous les virements
Concrètement, chaque fois qu’un client – particulier ou professionnel – réalisera un virement, sa banque devra interroger celle du bénéficiaire pour vérifier que le nom renseigné correspond bien à l’IBAN. Si tout concorde, le virement est exécuté normalement. En revanche, si les informations ne correspondent pas, une alerte s’affichera avant la validation du transfert.
Ce dispositif, appelé VoP (Verification of Payee), s’applique aussi bien aux virements SEPA classiques qu’aux virements instantanés. Il sera automatique, gratuit et transparent pour les utilisateurs.
À voirImpôt : ce que votre séparation en fin d’année peut coûter à votre foyer fiscalSi ces deux données ne correspondent pas, votre banque vous enverra aussitôt une alerte avant d’effectuer le virement. Cela peut être le cas si vous avez fait une faute de frappe dans l’un des 27 caractères de l’IBAN. Ou alors, si vous n’avez rentré que le prénom ou le surnom du bénéciaire au moment de l’ajouter plutôt que son nom complet.
Une réponse directe à une fraude massive
Cette réforme arrive à point nommé : en 2024, la fraude au virement a coûté 351 millions d’euros, selon la Banque de France. Parmi elles, les arnaques au faux RIB représentent environ 183 millions d’euros de préjudice.
Ces escroqueries consistent à remplacer le RIB d’un prestataire par celui d’un fraudeur. Souvent, l’escroc pirate la boîte mail d’un artisan ou d’une entreprise, intercepte une facture, la modifie et la renvoie à la victime. Résultat : l’argent est viré sur un compte frauduleux.
Avec la nouvelle vérification, ce type de manipulation deviendra bien plus difficile. Si le nom de l’artisan ou de l’entreprise ne correspond pas à l’IBAN du compte destinataire, l’alerte s’affichera avant le virement, permettant d’éviter la perte d’argent.
Ce que verra concrètement le client
Lorsqu’un virement est initié, la banque affichera l’un des quatre résultats suivants :
- Correspondance exacte : le virement est exécuté.
- Non-concordance : le nom et l’IBAN ne correspondent pas.
- Correspondance partielle : le nom est proche, mais pas identique.
- Vérification impossible : la banque du bénéficiaire n’a pas répondu.
Dans les cas d’un signalement, le client garde la possibilité de poursuivre l’opération, mais à ses risques et périls. En cas de fraude, aucun remboursement ne sera possible s’il choisit de valider malgré l’avertissement.
Un rempart pas infaillible !
Face aux arnaques au faux IBAN, le système empêche bel et bien les erreurs de saisie ou les usurpations simples, mais il ne bloque pas toutes les escroqueries. Par exemple, si le fraudeur a réussi à ouvrir un compte au nom usurpé d’un professionnel légitime, le contrôle pourrait ne rien détecter.
À voirCrédit immobilier : quelles informations médicales votre assureur peut-il vraiment vous demander ?Pour éviter toute confusion, la Fédération bancaire française recommande de renseigner toujours les noms complets et exacts (sans tournure familière) du bénéficiaire. Fini les « Maman », « Plombier » ou « Électricien » : les banques pourraient même vous demander de corriger les noms des bénéficiaires déjà enregistrés.
Peut-on donc espérer la disparition des arnaques au faux RIB ?
Pas totalement, mais la mesure pourrait réduire drastiquement les escroqueries. Au moindre doute, il est conseillé de contacter directement le bénéficiaire avant d’effectuer un virement, surtout pour des montants élevés ou des paiements professionnels.
Si une alerte s’affiche, ne validez jamais dans la précipitation. Sinon, cela engage votre responsabilité. Les fraudeurs auront la vie plus dure… mais la vigilance des usagers reste, plus que jamais, de mise.