Disparition de la Caisse d’Épargne dans cette ville française

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Coup dur pour les habitants ! Disparition d’une agence Caisse d’Épargne, cette ville française n’aura plus de point d’accueil. Explications.

Disparition de la Caisse d’Épargne dans cette ville française, les habitants pris de court

Depuis plusieurs mois, la Caisse d’Épargne poursuit un vaste plan de restructuration de son réseau d’agences. Résultat : un enchaînement de fermetures dans plusieurs villes françaises. Parmi les territoires touchés figure le département du Loiret, où sept agences locales vont définitivement cesser leur activité, dont celle de la rue du Grand-Villiers.

Cette agence a d’ailleurs récemment fermé ses portes dans la plus grande discrétion, sans affichage visible, seulement un distributeur hors service avec un mot invitant les clients à se rendre dans d’autres agences (Saint-Jean-de-Braye, Fleury-les-Aubrais, Bannier).

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« Rien n’indique quand on passe devant le 44, rue du Grand-Villiers que la bâtisse abritait, il y a encore quelques jours, une agence de la Caisse d’Épargne », glissent nos confrères de La République du centre.

Un plan de fermeture à l’échelle régionale

La décision ne concerne pas uniquement une ville, mais s’inscrit dans un plan stratégique régional, celui de la Caisse d’Épargne Loire-Centre. Ce programme, lancé discrètement en décembre dernier, prévoit la fermeture de 21 agences bancaires sur l’ensemble du territoire régional.

Dans le Loiret, voici les sept agences concernées : Artenay, Châtillon-sur-Loire, Cléry-Saint-André, Dordives, Nogent-sur-Vernisson, ainsi que deux agences à Châlette-sur-Loing (quartier des Vésines) et celui de l’Orléans (quartier de l’Argonne).

« C’était vraiment brutal pour nous ».

Ce qui choque les habitants et les syndicats, ce n’est pas seulement la fermeture en elle-même, mais la manière dont elle est annoncée.

« C’était vraiment brutal pour nous, réagit un riverain. Nous avons bien évidemment entendu parler de sa fermeture, mais on n’imaginait pas que ça allait se faire aussi rapidement. Personnellement, je regrette énormément cette décision, car c’est un service de moins et des difficultés en plus pour nous, les habitants ».

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Le processus se fait « au compte-gouttes« , dénonce les syndicats, sans calendrier précis ni concertation. Conséquence : de nombreuses personnes découvrent du jour au lendemain que leur agence a disparu, parfois sans même que l’automate bancaire ne soit maintenu.

« Ce n’est pas un problème économique »

Du côté de la direction, la justification est claire : les usages numériques ont profondément évolué. De plus en plus de clients utilisent l’application mobile ou les services en ligne, et la fréquentation en agence ne cesse de baisser.

Une étude du cabinet Sia Partners révèle d’ailleurs que seuls 36 % des clients se rendent encore physiquement dans une agence au moins une fois par trimestre, contre 41 % dix ans auparavant. Voilà qui favorise la disparition de la Caisse d’Épargne dans plusieurs villes françaises.

À cela s’ajoute l’impact durable de la pandémie de Covid-19, qui a accentué les habitudes de gestion bancaire à distance. La Caisse d’Épargne affirme vouloir adapter son modèle pour « mieux répondre aux besoins des clients ».

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Les fermetures dans le Loiret semblent uniquement se concentrer sur des zones rurales ou des quartiers populaires, « qui ont souvent des difficultés avec les outils numériques« , regrettent les représentants syndicaux.

Alain Quesne, représentant Sud au Comité social et économique, déplore l’abandon du rôle sociétal de la banque coopérative et mutualiste. « La Caisse d’Epargne a plus de 200 ans d’histoire ». Ce rôle de proximité, déplore-t-il, « on est en train de le perdre ».

Autre paradoxe pointé par les syndicats : ces agences génèrent bel et bien des bénéfices. « Ce n’est pas un problème économique », assure Damien Pinsault, délégué syndical Sud. La vraie motivation serait donc ailleurs : « la Caisse d’Epargne Loire Centre veut faire toujours plus de profit, quitte à sacrifier ses petites agences« , estime-t-il.

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« Il s’agit officiellement de rendre un meilleur service aux clients. Mais quand on ferme une agence rurale, on envoie les gens à 20, voire 40 km aller-retour pour trouver une nouvelle agence donc on ne voit pas en quoi le service rendu au client sera meilleur », ajoute ce dernier. Les plus âgés ou les moins connectés sont les premiers à en souffrir.


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