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Si l’assurance-vie reste l’un des placements préférés des Français, beaucoup ignorent encore ses frais cachés. Peu de souscripteurs prennent vraiment le temps d’étudier ces prélèvements, qui peuvent grignoter votre rendement. Quels sont-ils et comment les identifier ?
Des frais d’entrée qui amputent vos versements
Dès que vous déposez de l’argent sur un contrat d’assurance-vie, vous pouvez être ponctionné par des frais sur versement (ou frais d’entrée). Ils peuvent atteindre jusqu’à 5 %, ce qui signifie qu’un dépôt de 10 000 € ne se transforme en investissement réel que pour 9 500 €.
« Beaucoup de courtiers en ligne les ont supprimés mais les banquiers et les assureurs traditionnels continuent à les facturer. Or ils grignotent à votre insu une grande partie de vos gains financiers », dénonce Maxime Chipoy, président de MoneyVox.
À voirAide de la Caf pour acheter un lave-linge : qui peut vraiment en bénéficier ?Ces frais tendent à disparaître chez les assureurs en ligne, mais restent fréquents dans les réseaux bancaires. Leur impact est immédiat : avant même que votre argent fructifie, une partie s’est déjà envolée.
Des frais de gestion récurrents et inévitables
Les frais de gestion annuels sont plus connus, mais généralement sous-estimés. Ils oscillent autour de 1 % par an sur les fonds en euros. Sur le long terme, ces prélèvements pèsent lourdement sur la performance finale, surtout dans un contexte où le rendement moyen des fonds en euros ne dépasse pas 2,5 % en 2024.
À ces frais s’ajoutent ceux liés aux unités de compte (UC), censées booster vos gains. Mais là encore, la réalité est moins flatteuse :
« Par exemple, les frais moyens prélevés chaque année au sein des UC actions sont de 1,98 %, indique Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value For Money. Ceux des UC obligataires atteignent 1,09 %, et ceux du Private equity, 2,69 %. Ces frais s’additionnent aux frais annuels de gestion des contrats. »
À voir5 méthodes efficaces pour mieux gérer votre budget et épargner chaque moisSur un contrat mêlant fonds en euros et UC, vous pouvez supporter jusqu’à 3,5 % de frais par an, ce qui finalement grève le rendement espéré.
Des frais cachés difficilement accessibles
Le plus problématique ? Certains frais sont invisibles pour l’épargnant. Ils concernent principalement les UC et n’apparaissent pas clairement dans les documents commerciaux. Ces « commissions » internes sont prélevées par les sociétés de gestion, qui en reversent une partie à l’assureur.
Ce système de rétrocommissions, appelé marges arrière, peut inciter les gestionnaires à privilégier des fonds plus rémunérateurs pour eux… pas forcément pour vous.
« Les gestionnaires des contrats ont accès à trois sortes de parts de Sicav et FCP, explique Joseph Choueifaty, fondateur de Goodvest. Les parts clean share, moins chargées en frais, sont rarement proposées aux particuliers alors qu’elles sont plus avantageuses. »
Comment limiter la facture ?
Pour réduire l’impact de ces frais, privilégiez les contrats en ligne, souvent sans frais d’entrée ou encore les fonds indiciels (ETF) au sein des UC, bien moins coûteux que les fonds traditionnels. Optez pour une gestion autonome plutôt qu’un mandat, afin d’éviter les surcoûts.
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