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Chaque mois d’août, des millions de familles modestes reçoivent une aide financière de l’État pour préparer la rentrée de leurs enfants : la fameuse allocation de rentrée scolaire (ARS). Versée le mardi 19 août sous conditions de revenus par la Caisse d’allocations familiales (CAF), elle s’élève en 2025 entre 423,48 € et 462,33 € par enfant, selon l’âge. Mais concrètement, à quoi peut servir cette somme ? Peut-on vraiment tout acheter avec l’ARS… ou existe-t-il des limites ?
Une aide sans encadrement légal
Selon le ministère de l’Éducation nationale, l’ARS est destinée à financer les dépenses liées à la rentrée scolaire : fournitures, manuels, cartables, vêtements, transport ou encore activités périscolaires. En réalité, aucune loi ne fixe de règles précises sur la question.
Une fois le virement effectué sur le compte bancaire des familles, l’utilisation de l’allocation de rentrée scolaire reste libre. C’est justement le manque de contrôle qui relance sans cesse la polémique.
À voirComment récupérer des centaines d’euros de taxe foncière grâce à ce mécanisme peu connuCertains détracteurs dénoncent des détournements, affirmant que des parents profiteraient de cette allocation pour s’offrir des biens high-tech ou du matériel électroménager. Pourtant, les enquêtes montrent que la grande majorité des foyers utilisent l’ARS pour l’éducation et la scolarité de leurs enfants.
Que couvre réellement l’allocation de rentrée scolaire ?
Le budget moyen des fournitures scolaires s’élève à 211 € par enfant en 2025, selon l’association Familles de France, un montant en baisse de 5,3 % par rapport à l’an dernier. L’ARS suffit donc largement à couvrir cette dépense. Le reste peut même servir à assurer d’autres frais incontournables.
D’après les chiffres de la CAF, les familles consacrent en moyenne 146 € par an aux fournitures scolaires, 335 € à la cantine, 370 € aux vêtements et jusqu’à 1 315 € par an et par enfant pour l’ensemble des dépenses scolaires.
La Prime de rentrée scolaire ne représente finalement qu’un tiers de ce budget, mais elle soulage considérablement les foyers au moment de la rentrée.
À voirLe gouvernement serre la vis sur les crédits à la consommation, une nouvelle loi en préparationUne aide qui permet à Julia, vendeuse en recherche d’emploi, de choisir des fournitures « d’une gamme supérieure ». Et aussi de pouvoir acheter à sa fille « un cartable qui lui fait vraiment plaisir. »
Une mère de famille monoparentale a touché 909 € pour ses deux garçons : « Là, j’ai encore besoin d’acheter les chaussures et les vêtements de sport, car les deux font du handball. Le reste, je vais le mettre de côté pour les autres dépenses au cours de l’année. », confie-t-elle à ici Normandie (Seine-Maritime – Eure).
Grâce à l’ARS, Julia, vendeuse en recherche d’emploi, peut offrir à sa fille des fournitures de meilleure qualité : « un cartable qui lui fait vraiment plaisir. »
« Il va falloir se contenter de fournitures basiques »
Dans les rayons de fournitures, Violette admire ses stylos colorés. « J’aime beaucoup ces surligneurs, il y en a avec des pandas et des chats. » Mais sa maman, non éligible cette année, confie : « On fait des compromis. On achète les surligneurs qu’elle veut, mais on dit non à la gomme relaxante. »
À voirTaxe foncière : « pourquoi je n’ai rien reçu alors que mes voisins ont déjà leur avis 2025 ? »Pour d’autres, la rentrée rime avec mauvaise surprise. Dorine, éducatrice spécialisée, s’est vue confisquer son allocation en raison d’un trop-perçu d’aides au logement : « On vous dit que vous y avez le droit, mais en fait non, 0 euro. Là, il va falloir se contenter de fournitures basiques, pas de petits plaisirs. »
Si l’ARS fait régulièrement l’objet de critiques, la réalité est claire : sans cette aide, de nombreux ménages auraient de grandes difficultés à faire face au coût de la rentrée. Dans la plupart des cas, l’argent est utilisé conformément à son objectif, en finançant fournitures, vêtements, frais de scolarité et parfois activités extrascolaires.