Afficher les titres Masquer les titres
La fraude au remboursement de colis, de l’anglais « refund fraud », prend une ampleur inquiétante en France. Derrière cette arnaque en ligne en plein essor, des réseaux bien organisés parviennent à obtenir le remboursement en bonne et due forme de commandes pourtant livrées. Une méthode redoutable qui met à mal les grandes enseignes du e-commerce, de plus en plus confrontées à ce phénomène.
Arnaque en ligne : qu’est-ce que la fraude au remboursement « refund » ?
Ces dernières années, une nouvelle forme d’arnaque en ligne se répand rapidement en France : la fraude au remboursement, aussi appelée « refund ». Popularisée via les réseaux sociaux, cette escroquerie repose sur un mécanisme bien rodé.
Le principe ? Commander un article sur une plateforme en ligne comme Amazon, Shein, Zalando ou Alibaba, réceptionner le colis, puis déclarer ne jamais l’avoir reçu afin d’obtenir un remboursement. Le produit est ensuite revendu pour en tirer un bénéfice.
À voirRecrutement : n’est-il pas risqué de rédiger son CV avec l’IA ?D’autres fraudeurs, eux, adoptent une méthode différente : après réception du colis, ils mettent en place une stratégie de retour frauduleux en remplaçant le produit initial par un article de moindre valeur, voire par un objet sans rapport, avant de renvoyer le colis au vendeur. Cette manipulation leur permet de conserver l’article d’origine tout en récupérant l’intégralité du montant payé.
La fraude au remboursement de colis(« refund fraud ») : un préjudice lourd pour le e-commerce
Selon plusieurs jugements récents, certains fraudeurs parviendraient à empocher entre 500 et 2 000 euros par semaine. Si nombre d’entre eux finissent par être poursuivis, d’autres continuent néanmoins d’échapper à la justice.
Même si la gendarmerie a recensé près de 1 200 plaintes liées à ce type d’escroquerie (« refund fraud ») en 2024, l’ampleur réelle du phénomène reste difficile à mesurer avec précision.
Pour autant, l’impact financier de cette fraude au remboursement est loin d’être négligeable. Il s’agit « d’une fraude très conséquente sur le plan économique« , alerte Marc Lolivier, délégué général de la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance).
À voirChèque énergie : vigilance accrue, les arnaques explosent avant le lancement de la campagneParmi les affaires les plus marquants, un étudiant de 23 ans, agissant seul, s’est livré à cette fraude au remboursement dite « refund » entre juin 2021 et janvier 2024, détournant ainsi plus de 110 000 euros de marchandises.
En avril 2025, le jeune homme a été condamné par le tribunal correctionnel de Pontoise, dans le Val-d’Oise, à 18 mois d’emprisonnement avec sursis. Il devra également rembourser intégralement Amazon et s’acquitter d’une lourde amende de 5 000 euros.
Arnaque au remboursement : des peines sévères prévues par la loi
Selon le Code pénal, les auteurs de fraudes de type « refund » encourent jusqu’à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende pour des faits qualifiés d’escroquerie ou d’abus de confiance.
Toute personne impliquée, même indirectement, peut également être inquiétée : un tiers qui réceptionne les produits frauduleusement obtenus s’expose à des poursuites pour recel.
À voirRappel de ratatouille Carrefour dans toute la France : attention à une possible présence de verreDe leur côté, les influenceurs ou créateurs de contenus qui promeuvent ces pratiques frauduleuses peuvent être poursuivis pour complicité et risquent des sanctions pénales équivalentes.
