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À 70 ans, Alain dort dans sa voiture à Chartres, après avoir été expulsé de son logement HLM à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). En cause : ses fils, dealers, avaient transformé les parties communes de l’immeuble en point de trafic de drogue. Bien qu’ils ne soient pas inscrits sur le bail, ses deux enfants occupaient illégalement le logement familial depuis le décès de leur mère.
À deux mois de son expulsion, Alain est devenu SDF
Sa descente aux enfers a commencé il y a deux mois de cela. C’est le 1er avril 2025 que l’expulsion d’Alain et de l’un de ses fils, Éric, de leur logement social a été exécutée par un huissier accompagné de la gendarmerie. La décision venait de la préfecture, dans le cadre d’une convention de sécurité résidentielle signée avec les bailleurs sociaux.
Le hall de l’immeuble était devenu un point de deal, raconte Le Parisien avec les tarifs des stupéfiants inscrits au marqueur sur les murs.
À voirChèque énergie : vigilance accrue, les arnaques explosent avant le lancement de la campagneSelon les témoignages des voisins, l’ambiance était devenue invivable : « Parfois, on ne pouvait plus circuler, les conteneurs à poubelles bloquaient l’entrée, comme un check-point », « ce n’était plus possible. Dès que j’entendais du bruit dans la cage d’escalier, j’avais peur ».
Si Alain lui-même n’a pas participé à ce trafic familial, il a été tenu pour responsable en sa qualité de locataire principal. Du haut de ses 72 ans, il fait face à une véritable épreuve. « Il n’a rien fait, c’est vraiment dommage. Être expulsé à son âge, ça ne doit pas être facile », admettait le voisinage.
Leur nouvelle vie dans une voiture à Chartres
Depuis l’expulsion, le septuagénaire s’est réfugié avec son fils Éric dans une Citroën C4 garée à Chartres. Ce véhicule est aujourd’hui leur seul toit. Chaque jour, ils appellent le 115, espérant une chambre d’accueil. Lorsque des places sont disponibles, Alain y dort, tandis que son fils reste dans la voiture couleur bordeaux pour lui céder le peu de confort offert.
Dans l’habitacle, s’entassent vêtements, couvertures et restes de repas. Entre emballages de saucisson, verres en aluminium et tube de mayonnaise glissé dans la boîte à gants, une vie de grande précarité s’est visiblement installée.
« Une sanction disproportionnée »
Malgré les difficultés, Alain tente de garder la tête haute. « Malgré la situation, je vais bien », a-t-il fait savoir à travers une éducatrice du foyer.
À voirRappel de ratatouille Carrefour dans toute la France : attention à une possible présence de verreC’est une sanction disproportionnée, il y a un enjeu éthique« , estime Nadia sur RMC et RMC Story, en faisant référence à l’âge du père de famille. Pour elle, c’est tout juste « moralement inacceptable. »
