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Depuis la réforme des retraites de 2023, l’âge légal de départ a été repoussé à 64 ans. Mais en réalité, selon votre profession, vous ne partez pas tous au même moment. Une récente analyse menée par l’économiste Patrick Aubert, à partir des données de l’Insee, dévoile des écarts surprenants entre les secteurs. Découvrez à quel âge vous pouvez vraisemblablement partir à la retraite selon votre métier… et si vous êtes, vous aussi, concerné par un départ différé.
Métiers qualifiés vs non qualifiés : de fortes disparités
Les chiffres montrent que les personnes exerçant des métiers peu qualifiés partent en moyenne plus tard que les autres. « Ce sont parmi les niveaux de qualifications intermédiaires qu’on observe les départs le plus tôt, tandis que la plupart des métiers peu ou à l’inverse très qualifiés partent généralement à la retraite plus tard », note Patrick Aubert.
Par exemple :
- Ouvrières du nettoyage : départ à 64,1 ans en moyenne
- Ouvriers du gros œuvre : autour de 64 ans
- Cadres commerciaux ou ingénieurs : départ vers 62,5 ans
- Secrétaires de direction ou opticiens : départ à 62 ans.
Les professions « intermédiaires » ou qualifiées peuvent partir autour de l’ancien âge légal, tandis que les métiers pénibles ou précaires doivent souvent patienter jusqu’à 64 ans, voire plus.
Pourquoi ces inégalités ?
La cause principale s’explique par les parcours professionnels fragmentés. Les ouvriers, agents d’entretien ou caissiers ont généralement des carrières hachées par des périodes de chômage, d’arrêt maladie ou de temps partiel. Résultat : ils n’atteignent pas le nombre de trimestres requis pour un départ à taux plein et doivent attendre 67 ans.
À voirVers une suppression du chèque énergie ? L’UFC-Que Choisir s’inquiète de l’avenir de cette aide aux foyers modestes« L’âge moyen élevé de départ observé pour la plupart des professions d’employés non qualifiés tient ainsi au fait qu’elles sont exercées principalement par des femmes dont la carrière a été interrompue (sans doute pour élever leurs enfants) et qui doivent donc attendre l’âge d’annulation de la décote de 67 ans pour liquider leurs droits à taux plein. », est-il détaillé dans les colonnes d’Alternatives Économiques.
Travailler jusqu’au bout ? Pas pour tout le monde
Beaucoup de travailleurs manuels quittent leur emploi avant même de pouvoir liquider leurs droits à la retraite. Certains passent par des périodes d’inactivité (chômage, maladie) plusieurs années avant d’être officiellement retraités.
Par exemple, un ingénieur reste en emploi plus de 80 % du temps entre 50 ans et la retraite, contre seulement 60 % pour les ouvriers. Et parmi les professions les plus pénibles, jusqu’à 46 % déclarent être limités dans leurs activités au quotidien (fatigue, douleurs, maladies professionnelles), contre uniquement 8 % chez les chefs d’entreprise.
Une retraite inégale… mais prévisible
L’âge de départ dépend avant tout de votre profession, de votre parcours, et de votre état de santé. Si vous exercez un métier peu qualifié, manuel ou féminin, il y a de fortes chances que votre départ effectif soit plus proche de 64 voire 67 ans. À l’inverse, certaines professions qualifiées permettent encore un départ autour de 62 ans.