Versement d’une prime exceptionnelle jusqu’à 660 euros pour des millions allocataires de la Caf ?

Afficher les titres Masquer les titres

Jusqu’à 660 euros de prime exceptionnelle versés par la Caf à des millions de ménages pour compenser la perte de pouvoir d’achat engendrée par l’inflation de ces dernières années — feriez-vous partie des allocataires concernés par ce nouveau versement ?

Pourquoi cette aide exceptionnelle ?

Cette aide exceptionnelle viserait en priorité les familles avec enfants, car selon le HCFEA, plus un foyer compte d’enfants, plus il subit les conséquences de l’inflation.

Voilà pourquoi le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) recommande « le versement exceptionnel de prestations familiales et de solidarité pour compenser les pertes (de pouvoir d’achat) cumulées » par les ménages les plus modestes entre avril 2021 et mars 2025.

À voirRetraite : 2 millions de pensionnés dans le viseur de la Cour des comptes, qui est concerné ?

Depuis 2021, la flambée des prix liée à l’inflation a dépassé l’évolution des prestations sociales. Pourtant, ces aides – comme le RSA, la prime d’activité ou les allocations familiales – sont théoriquement indexées sur l’inflation. Le hic ? Elles sont revalorisées une fois par an (au 1er avril), mais en se basant sur l’inflation de l’année précédente. En période de forte hausse des prix, cela crée un décalage néfaste pour les allocataires.

Versement d’une prime exceptionnelle jusqu’à 660 euros pour des millions allocataires de la Caf ?

Le HCFEA estime que ce retard de revalorisation a entraîné une perte financière importante pour les foyers modestes. Il propose donc une compensation sous forme d’une prime exceptionnelle pouvant aller jusqu’à 660 euros pour ces allocataires — mais qui peut réellement bénéficier d’un tel versement de la part de la Caf ? Et à quel montant s’attendre selon votre situation familiale ?

Selon les calculs du HCFEA, un « couple avec trois enfants à faibles revenus » bénéficiant « des allocations familiales (sans majoration pour âge) et du complément familial majoré, a perdu environ 660 euros de prestations entre avril 2021 et mars 2025 ».

Qu’en est-il des autres profils de bénéficiaires ? Les familles monoparentales sont particulièrement vulnérables à cette hausse de prix, selon le rapport. Le HCFEA note qu’en moyenne, une mère seule avec un enfant a vu son panier de consommation augmenter de 120 euros par mois entre 2022 et 2023. Une telle situation justifie une compensation plus importante.

À voirRetraite progressive à 60 ans : nouveautés dès le 1er septembre 2025, qui peut en bénéficier et comment ?

Idem pour les couples avec deux enfants, avec des hausses de dépenses moyennes de 225 euros par mois en 2023. Les couples avec trois enfants, ce sont eux les grands perdants de la crise inflationniste. Selon le rapport, ils ont « supporté une inflation plus élevée en moyenne de 0,70 point qu’une personne seule en avril 2023 ».

Cette prime exceptionnelle de la Caf jusqu’à 660 euros (pour certains allocataires) n’est autre qu’un rattrapage partiel pour les nombreuses hausses de prix subies au quotidien — un versement qui contribuerait sans aucun doute à alléger la facture pour des millions de bénéficiaires des prestations sociales.

Malencontreusement, non. Il ne s’agit pour l’instant que d’une recommandation formulée par le HCFEA. Le gouvernement n’a pas encore donné suite à cette proposition. Le Premier ministre n’a d’ailleurs pas répondu aux sollicitations de nos confrères du Capital à ce sujet. L’avenir nous dira si ce versement sera mis en place… et pour quel public précisément.

Cette autre mesure principale concernant la règle d’indexation

D’autre part, le Conseil de la famille suggère de revoir la règle d’indexation pour soutenir le pouvoir d’achat des familles : dès que l’inflation dépasse 2 %, il recommande d’« ajouter un mécanisme de revalorisation automatique pour de futurs épisodes inflationnistes », sur le modèle du SMIC.

À voirVers une suppression du chèque énergie ? L’UFC-Que Choisir s’inquiète de l’avenir de cette aide aux foyers modestes

« Si un tel mécanisme avait existé, les pertes cumulées subies par les familles auraient été beaucoup plus faibles que celles constatées », précise la note de ce conseil placé auprès du Premier ministre.

Le HCFEA « est (en effet) chargé de rendre des avis et de formuler des recommandations sur les objectifs prioritaires des politiques de la famille, de l’enfance, des personnes âgées et des personnes retraitées, et de la prévention et de l’accompagnement de la perte d’autonomie », explique France Stratégie.


Faites passer le mot en partageant !



Clic Anoo est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :