AAH : quelles aides sociales et quels revenus peut-on cumuler sans perdre ses droits ?

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1. AAH et APL : un double versement possible
2. AAH et indemnités chômage (ARE) : un cumul partiel
3. AAH et pension de retraite : cumul possible
4. AAH et RSA : attention au calcul différentiel
5. AAH et revenus d’activité : abattements après 6 mois
6. AAH et pension d’invalidité : un complément possible
7. AAH non cumulable avec l’ASI
8. AAH et MVA (Majoration pour la Vie Autonome)
9. L’AAH et la PCH
10. Autres revenus
11. AAH et prêt immobilier : un projet possible

Versée par la CAF ou la MSA, L’allocation aux adultes handicapés (ou AAH) garantit « un revenu minimum aux personnes handicapées » afin de « couvrir les dépenses de la vie quotidienne ». En 2025, elle atteint 1 033,32 € par mois à taux plein. Peut-on la cumuler avec d’autres aides comme l’APL, le RSA ou la pension d’invalidité ? Quels revenus sont compatibles ? Décryptage.

Beaucoup d’aides sociales sont compatibles avec l’allocation aux adultes handicapés, mais souvent sous forme « différentielle » : l’AAH complète le revenu ou l’allocation, sans dépasser le plafond de 1 033,32 €.

D’autres aides comme l’ASI sont incompatibles, tandis que l’APL, la MVA ou la pension d’invalidité inférieure au plafond se cumulent intégralement. On vous en dit plus dans nos prochaines lignes.

1. AAH et APL : un double versement possible

L’APL (Aide Personnalisée au Logement) n’est pas prise en considération dans le calcul de l’AAH. En effet, comme expliqué sur aide-sociale.fr, seuls vos revenus nets catégoriels de l’année N-2 (2023 pour une demande en 2025) sont examinés. Réciproquement, l’AAH perçue n’entre pas, elle aussi, dans le calcul de vos droits à l’APL.

L’AAH et l’APL sont donc cumulables intégralement. Il suffit de satisfaire aux conditions propres à chaque prestation. Pour bénéficier de l’AAH, il faut avoir un taux d’incapacité d’au moins 80 %, ou compris entre 50 % et 79 % avec une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi, tout en respectant le plafond de ressources (12 193 € par an pour une personne seule en 2025) et résider de façon stable en France.

Quant à l’APL, son attribution dépend de vos revenus, du type de logement occupé, du montant du loyer et de la composition de votre foyer.

2. AAH et indemnités chômage (ARE) : un cumul partiel

Si vous êtes inscrit à France Travail et percevez des allocations chômage (ou ARE), l’AAH devient une allocation différentielle. Vos indemnités chômages sont versées normalement. Le montant de l’AAH est réduit de la différence entre le plafond de 1 033,32 € et vos allocations chômage.

L’allocation aux adultes handicapés diminue au fur et à mesure que vos ARE augmentent, selon les plafonds de ressources (2023) et le calcul différentiel.

3. AAH et pension de retraite : cumul possible

À la retraite, les personnes handicapées peuvent continuer à percevoir l’AAH si :

Elles ont un taux d’incapacité ≥ 80 %
Leur pension de retraite (sécurité sociale) est inférieure à 1 033,32 € par mois
Elles ont atteint l’âge légal de la retraite après le 1ᵉʳ janvier 2017.

Dans ce cas, le montant auquel vous pouvez prétendre = plafond AAH − montant de la pension. <Depuis 2025, vous pouvez même continuer à toucher l’AAH tout en travaillant après l’âge légal de départ à la retraite.

4. AAH et RSA : attention au calcul différentiel

Le RSA (Revenu de Solidarité Active) et l’AAH sont aussi cumulables, mais partiellement. Si votre RSA dépasse 1 033,32 €, l’AAH est déduite du RSA. Si, par contre, votre RSA est inférieur au plafond, vous touchez la différence sous forme d’AAH (AAH différentielle).

**Attention **: le cumul AAH-RSA est intéressant uniquement si le revenu de solidarité active reste au-dessus du montant de l’AAH. Pensez à effectuer une simulation en ligne pour vérifier la meilleure option.

5. AAH et revenus d’activité : abattements après 6 mois

Lorsque vous reprenez une activité professionnelle, « vous pouvez cumuler intégralement l’AAH avec votre salaire » les six premiers mois, peu importe le montant de vos revenus.

Passé ce délai, l’AAH est recalculée via un abattement. Pour les revenus mensuels inférieurs ou égaux à 30 % du SMIC (soit 540,54 € en 2025), un abattement de 80 % s’applique. Autrement dit, seuls 20 % des revenus jusqu’à ce seuil sont pris en compte dans le calcul.

Au-delà de ce seuil, l’abattement est réduit à 40 %, ce qui signifie que 60 % des revenus excédant 540,54 € sont pris en compte, détaille service-public.fr.

Pour les travailleurs en ESAT, le principe est identique, mais le cumul AAH + salaire ne doit pas dépasser des plafonds spécifiques (1 801,80 € maximum en 2025 pour une personne seule sans enfant ; 2 342,34 € si vous vivez en couple et jusqu’à 2 612,61 € si vous vivez en couple et que vous avez un enfant ou un ascendant à charge).

6. AAH et pension d’invalidité : un complément possible

Vous pouvez cumuler votre pension d’invalidité et l’AAH si et seulement si le montant de votre pension est inférieur à 1 033,32 €. En outre, vous devez remplir les conditions d’attribution de l’allocation.

Dans ce cas précis, l’AAH vient compléter votre pension pour atteindre le plafond mensuel. En revanche, si votre pension d’invalidité dépasse 1 033,32 €, il est « impossible de la cumuler avec l’AAH ».

7. AAH non cumulable avec l’ASI

Contrairement à d’autres aides, l’ASI (Allocation Supplémentaire d’Invalidité) est incompatible avec l’AAH : les deux dispositifs visent le même objectif (assurer un revenu minimum). Vous devez donc choisir entre l’un ou l’autre, selon votre situation.

8. AAH et MVA (Majoration pour la Vie Autonome)

La MVA, supprimée en 2019 pour les nouveaux demandeurs, est toujours versée aux bénéficiaires éligibles jusqu’à fin 2029. « Si vous remplissez les conditions (taux d’incapacité d’au moins 80 %, pas de revenus d’activité, logement indépendant avec aide au logement), la MVA est automatiquement versée en plus de l’AAH », explique monparcourshandicap.gouv.fr.

9. L’AAH et la PCH

L’AAH peut être cumulé avec la PCH ou la prestation de compensation du handicap.

10. Autres revenus

Le contrat d’engagement jeune (CEJ), le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea), la rémunération publique de stage (RPS), la rémunération de formation France Travail (RFPE) et la rémunération de stage de formation professionnelle peuvent être cumulés avec l’AAH, sous certaines conditions de ressources.

Bon à savoir : Depuis le 1er octobre 2023, les revenus du conjoint ne sont plus pris en compte pour calculer le droit à l’AAH, sauf si cela vous désavantage.

11. AAH et prêt immobilier : un projet possible

En tant que titulaire de l’AAH, vous pouvez sans problème souscrire un prêt immobilier classique. Il est possible d’obtenir des prêts aidés, comme le Prêt Action Logement ou le PTZ, pour accompagner votre projet.