Faillite d’assureur : doit-on s’inquiéter pour son assurance vie en France ?

Assurance vie : quelles sont les chances de faillite d’un assureur en France et comment protéger votre épargne ? Réponses d’experts.

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La faillite récente de l’assureur luxembourgeois FWU Life Insurance Lux S.A, placé en liquidation depuis le 31 janvier dernier,
a semé l’inquiétude parmi ses 31 000 clients français. Certains redoutent de voir la France connaître le même sort. Mais un tel risque est-il vraiment plausible ?

Une situation exceptionnelle au Luxembourg

Il faut tout d’abord savoir que le cas de l’assureur luxembourgeois FWU illustre un problème spécifique à une compagnie étrangère. « Des tests, réalisés par l’APCR (le gendarme des assureurs NLDR), permettent d’avoir une vision assez précise des risques des différents assureurs vie. Les derniers tests sont rassurants, il n’y a pas de menace sur le marché de l’assurance vie en France. Ce qui s’est passé au Luxembourg, c’est un cas de mauvaise gestion financière d’une compagnie », explique Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Épargne.

Un risque peu probable pour les assureurs français

Chaque année, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) évalue la solidité des assureurs via leur ratio de solvabilité. Fin 2024, celui-ci atteignait 238 % en moyenne, bien au-dessus du minimum réglementaire, preuve d’une bonne santé globale du secteur malgré une légère baisse par rapport à 2023.

Les bancassureurs disposent en général de plus de fonds propres que les mutuelles, mais cela ne signifie pas qu’une faillite soit à prévoir.

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Pour qu’un assureur français soit réellement menacé, « il faudrait un choc obligataire, soit une augmentation très rapide des taux, comme un problème sur la dette publique française par exemple », ajoute Philippe Crevel, pour mettre « les assureurs sous tension ». Seuls « les organismes avec des fonds propres moins importants seraient impactés ».

La menace d’un blocage temporaire : la loi Sapin II

En cas de crise soudaine sur les marchés, la loi Sapin II permet à l’ACPR de « limiter ou suspendre » temporairement les retraits d’assurance vie pour éviter un mouvement de panique. Cette mesure, d’une durée maximale de six mois, vise à protéger le système et les épargnants.

Avant de déclarer une faillite, plusieurs solutions sont mises en œuvre :

  1. Utilisation des réserves financières imposées par la directive européenne Solvabilité II.
  2. Recherche d’un repreneur pour les contrats par l’ACPR.
  3. En dernier recours, intervention du Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP).

Depuis sa création en 1999, le FGAP n’a jamais eu à indemniser suite à la faillite d’un assureur français. Il garantit jusqu’à 70 000 € par épargnant et par assureur (90 000 € si une rente est en cours de versement).

Quand la garantie ne s’applique pas

Attention, cette protection ne couvre pas les compagnies étrangères sans filiale française, comme FWU Life Insurance. Dans ce cas, les clients doivent se tourner vers la réglementation et les fonds de garantie du pays d’origine.

Verdict : peu de raisons de s’inquiéter

Le marché français de l’assurance vie est strictement encadré et dispose de multiples garde-fous. « La logique de la place financière française, sous le contrôle de la Banque de France et de l’ACPR, serait plutôt de trouver des solutions, au sein des compagnies, un ou des repreneurs », conclut Philippe Crevel.


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