Contrôle URSSAF : 73 % des associations sanctionnées — les erreurs à éviter absolument

Remboursements suspects, bénévolat mal encadré… Voici les erreurs qui coûtent cher aux associations lors d’un contrôle URSSAF. Les 3 pièges à éviter pour protéger votre structure.

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Chaque année, des milliers d’associations françaises font l’objet d’un contrôle URSSAF. En 2025, plus de 73 % d’entre elles ont écopé d’un redressement pour « travail dissimulé », selon la Direction générale du travail. Des sanctions souvent évitables, à condition de connaître les principales erreurs et de s’en prémunir efficacement.

Bénévolat ou salariat déguisé : les trois pièges les plus fréquents

L’URSSAF ne remet pas en cause le principe du bénévolat. Mais elle se montre très vigilante face à certaines pratiques qui peuvent être requalifiées en salariat déguisé.

  1. Remboursements de frais sans justificatifsLes versements forfaitaires réguliers non justifiés sont dans le viseur. Exemple : l’association Les Amis du Patrimoine versait 50 € par mois à ses bénévoles pour des « frais de déplacement » sans aucun justificatif. Cela lui a valu 8 700 € de redressement, avec les pénalités.
  2. Avantages en nature disproportionnésUn véhicule de service ou un logement de fonction alloué sans lien direct avec la mission peut être assimilé à une rémunération. La règle est simple : tout avantage doit être strictement nécessaire à l’activité bénévole.
  3. Lien de subordination déguiséDes horaires imposés, des consignes précises ou un contrôle du travail suffisent à caractériser un lien de subordination.  « Nous recherchons systématiquement les indices de salariat déguisé dans les associations. », explique un inspecteur parisien de l’URSSAF. Un jugement rendu en février 2025 a conforté cette tendance, avec la requalification des activités d’une association sportive basée à Lyon.

Comment protéger votre association d’un redressement ?

La clé : anticiper et documenter. Trois documents sont effectivement indispensables pour sécuriser vos pratiques, à savoir :

  • Une convention de bénévolat détailléeElle doit préciser la mission, l’absence de lien de subordination, et les conditions de remboursement. En cas de contrôle, elle fait office de preuve.
  • Une procédure de remboursement encadréeMettez en place un formulaire validé par un responsable, et demandez l’appui d’un expert-comptable pour s’assurer de respecter les règles en vigueur.
  • Des justificatifs solidesConservez tickets, factures et notes de frais. Le barème kilométrique 2025 (0,518 €/km pour un véhicule < 5 CV) est une référence à respecter. Dépasser ce plafond pourrait être considéré comme un avantage en nature.

En cas de contrôle : vos recours et solutions

Si un contrôle URSSAF aboutit à un redressement, vous avez trois options possibles :

  1. Contester via la Commission de Recours Amiable (CRA), une étape obligatoire avant toute procédure judiciaire.
  2. Activer votre assurance protection juridique, si vous en disposez : certaines couvrent jusqu’à 50 000 € de frais.
  3. Demander un rescrit fiscal : cette démarche gratuite vous permet d’obtenir un avis officiel et opposable sur vos pratiques. Elle permet d’éviter 90 % des contentieux selon le ministère des Finances.

En résumé, seule une vigilance constante et une transparence irréprochable vous permettront d’éviter les redressements URSSAF.


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