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Le Plan Épargne Retraite (PER) est un produit conçu pour préparer la retraite grâce à une épargne de long terme. Sa clôture n’est pas automatique : elle nécessite une demande expresse et peut intervenir soit au moment du départ en retraite, soit dans certains cas exceptionnels de déblocage anticipé. Voici tout ce qu’il faut savoir pour fermer son PER dans les meilleures conditions.
Quand peut-on clôturer un PER ?
En règle générale, la fermeture du PER intervient lors de la retraite. L’épargnant peut demander le déblocage dès l’âge légal (62 à 64 ans en fonction de l’année de naissance) ou au moment où il obtient sa pension. Contrairement à une idée reçue, il est tout à fait possible de conserver son PER après la retraite et de continuer à l’alimenter : la clôture reste un choix personnel.
Par ailleurs, la loi prévoit sept cas de déblocage anticipé pour faire face aux aléas de la vie (article L.224-4 du Code monétaire et financier) : invalidité du titulaire ou de son conjoint, décès du conjoint ou partenaire pacsé, fin de droits au chômage, surendettement, liquidation judiciaire, « acquisition de la résidence principale, ou remise en état de celle-ci après une catastrophe naturelle ».
Quelles sont les options de sortie ?
Quand vient le moment de fermer son PER, l’épargnant a la possibilité de choisir entre :
- La sortie en capital : totale ou fractionnée. L’épargnant récupère ses fonds en une fois ou par étapes (si le contrat le prévoit). Exemple : Pour un plan d’épargne retraite avec 50 000 € dessus, son titulaire peut faire le choix de retirer 40 000 € de son PER pour financer des travaux, puis 1 000 € par an durant cinq ans pour payer ses voyages annuels, illustre le site MoneyVox. Seul hic : ce mode ne garantit pas de revenu régulier.
- La sortie en rente viagère : l’épargne est transformée en revenu régulier à vie. C’est l’option privilégiée pour sécuriser ses finances à long terme. Exemple : Paul a converti son PER de 80 000 € en une rente de 250 € par mois à vie (qu’il commence à toucher dès ses 65 ans), réversible sur son épouse survivante en cas de décès. Attention, ce choix est irréversible.
- La sortie mixte : une partie du capital est retirée immédiatement, l’autre est convertie en rente. Exemple : avec un PER contenant 100 000 euros, Sophie a perçu 40 000 € pour aider son fils et conserve 190 € de rente mensuelle à vie.
À noter : les versements obligatoires de l’employeur et du salarié (compartiment 3) ne peuvent en principe sortir qu’en rente viagère, sauf exception pour les très petites rentes (moins de 110 € par mois).
Quelle fiscalité à la sortie d’un PER ?
Pour les versements déduits au fil des années précédentes, la rente est soumise au régime des pensions et rentes viagères à titre gratuit. Ainsi, comme les autres pensions de retraite, après un abattement de 10% (dans la limite de 4 321 euros pour 2025), elle est soumise à l’impôt sur le revenu. De plus, elle est imposable aux prélèvements sociaux à hauteur de 17,2%, après application d’un abattement qui dépend de l’âge du titulaire :
À voirBudget 2026 : ce dispositif exceptionnel permet d’anticiper sa succession via l’assurance vieLa fiscalité, quant à elle, s’appuie sur la décision arrêtée au moment des versements :
- Versements déduits du revenu imposable :
- En cas de sortie en capital : la part correspondant aux versements est imposée selon le barème progressif, les gains sont soumis à la flat tax de 30 %.
- En cas de rente : imposition comme une pension de retraite (après abattement de 10 %) + prélèvements sociaux (17,2 % avec abattement selon l’âge).
- Versements non déduits :
- En cas de sortie en capital : exonération d’impôt sur les versements, seuls les gains supportent 17,2 % de prélèvements sociaux.
- En cas de rente : imposition partielle selon l’âge au départ (70 % imposable si moins de 50 ans, 50% de 50 à 59 ans, 40% de 60 à 69 ans, et 30 % si plus de 69 ans).
Quelles démarches pour clôturer un PER ?
Pour fermer un PER, l’épargnant doit adresser une lettre recommandée avec accusé de réception (ou une demande via son espace client) à son gestionnaire : assureur, mutuelle ou société de gestion.
Le dossier doit inclure :
- une pièce d’identité,
- un RIB,
- le numéro du contrat,
- et les justificatifs liés au motif de clôture (attestation de la CPAM pour invalidité, acte de décès, compromis de vente pour l’achat d’une résidence principale, etc.).
Les délais de traitement varient selon les établissements, mais il faut compter 2 à 4 semaines après réception du dossier complet.
Le cas du décès du titulaire
En cas de décès, le PER est automatiquement clôturé.
- Pour un PER bancaire, l’épargne rejoint l’actif successoral et est partagée entre les héritiers.
- Pour un PER assurantiel, l’épargne est transmise selon la clause bénéficiaire, comme une assurance-vie. La fiscalité dépend alors de l’âge du titulaire à son décès (avant ou après 70 ans).
Et si la clôture n’est pas la meilleure option ?
Fermer son PER n’est pas toujours la solution la plus avantageuse. En cas de frais élevés ou de rendement décevant, il est possible de transférer son PER vers un autre établissement. Ce transfert est gratuit après 5 ans d’ancienneté et limité à 1 % de frais avant ce délai.
