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La Gendarmerie nationale applique désormais une réglementation rigoureuse concernant les tatouages, afin de protéger l’image professionnelle et la cohérence de l’institution. Actualisée le 8 décembre 2023, l’instruction n°60 000/GEND/DOE/SDEF/BSOP définit précisément les normes d’apparence des militaires en uniforme, notamment pour les tatouages visibles.
Nouvelle réglementation sur les tatouages visibles dans la Gendarmerie nationale
Selon un porte-parole de la Gendarmerie nationale, « l‘interdiction ou la réglementation des tatouages dans l’uniforme des forces de l’ordre s’inscrit dans le cadre de la nécessité d’unité et d’exemplarité des agents ». L’objectif est de « garantir l’uniformité, la neutralité – l’exemplarité et la crédibilité de la gendarmerie essentielles pour la confiance du public – ainsi que la sécurité« .
Concrètement, cette interdiction ne concerne pas tous les tatouages, mais uniquement ceux qui se situent sur des parties du corps toujours exposées.
Le visage, le cou et les mains sont strictement concernés : tout tatouage visible à ces endroits est prohibé, quelle que soit sa nature. Qu’il s’agisse d’une simple initiale, d’un symbole religieux, politique, ou d’un dessin neutre, aucun tatouage apparent n’est toléré.
À voirChèque énergie : vigilance accrue, les arnaques explosent avant le lancement de la campagneEn cas de non-respect, souligne Le Figaro Emploi, les gendarmes risquent des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’à l’exclusion, particulièrement si le tatouage est jugé « contraire aux valeurs de la République », qu’il ait été fait avant ou après l’entrée dans la Gendarmerie. Ces marques corporelles doivent en effet pouvoir être dissimulées par l’uniforme ou un manchon.
Le recrutement risque d’être compliqué…
Avec cette restriction, la Gendarmerie nationale risque de se passer d’un vivier de candidats « alors même que l’institution renvoie déjà une image peu moderne auprès des jeunes« , explique Christophe Noël, avocat spécialisé dans le droit du travail.
Il faut savoir que 31 % des 25-34 ans en France sont tatoués, selon l’Ifop. « Je me destinais au métier de gendarme mobile. Mais, à l’occasion d’un salon de recrutement qui était organisé dans ma ville, un recruteur de la Gendarmerie nationale m’a indiqué que l’étoile de David que je porte dans le cou allait me porter préjudice« , regrette Yaël, 21 ans.
La Gendarmerie recrute effectivement chaque année entre 10 000 et 12 000 nouveaux candidats dans des métiers variés comme la sécurité routière, la protection de l’environnement ou la cybersécurité.
À voirRappel de ratatouille Carrefour dans toute la France : attention à une possible présence de verreRefusant un détatouage, qui reste coûteux, Yaël préfère changer d’orientation : « Je n’ai pas passé le concours de sous-officier de la gendarmerie. Je me suis orienté vers un Bac pro ‘Métiers de la sécurité’ ».
Une forme de discrimination ?
Du point de vue légal, cette mesure ne constitue pas une discrimination, assure Christophe Noël. « Refuser un recrutement à cause d’un tatouage visible ne relève pas d’une discrimination au titre de l’apparence physique ».
La jurisprudence reconnaît que les restrictions sur l’apparence sont légitimes dans les services publics, dès lors qu’elles sont « nécessaires, proportionnées, et non discriminatoires envers un critère prohibé », relaie Le Figaro Emploi.
