Quotas et restrictions pour contenir les meublés touristiques sur l’île la plus en vue de Vendée

La mairie serre la vis en limitant le nombre de meublés de tourisme dans cette île de Vendée.

Afficher les titres Masquer les titres

Face à l’explosion des meublés de tourisme dans L’Île d’Yeu, la perle vendéenne très prisée aussi bien par les vacanciers que par de nombreuses personnalités, la mairie a décidé de serrer la vis avec de nouvelles règles strictes.

Une envolée des meublés touristiques au détriment des habitants

En quelques années, le nombre de locations touristiques sur l’Île d’Yeu a littéralement explosé. Selon les données municipales, elles ont bondi de 90 % en huit ans, tandis que les locations à l’année ont chuté de 31 %.

Comme rapporté par ici Loire Océan, il ne reste aujourd’hui que 258 logements disponibles à la location longue durée pour une population de 5 000 habitants. Cela n’est évidemment pas sans conséquences. La maire de l’île, Carole Charuau, évoque sans fard une situation « dramatique ».

À voirSéjour Airbnb qui tourne mal ? Découvrez vos recours

« Même nous, la collectivité, pour qu’on ait des agents qui viennent de l’extérieur, on est obligé de leur proposer un logement parce qu’ils n’y arrivent pas. Et la dernière fois, on n’a pas réussi à louer un logement pour la personne. Bon bah, elle n’est pas venue ! C’est dramatique. On a des aide-soignants, si on ne les loge pas, ils ne viennent pas. On ne peut pas continuer comme ça. »

Dans un marché immobilier où le prix au mètre carré atteint 6 500 euros et où un terrain constructible coûte autour de 6 000 euros le m², l’achat n’est visiblement pas une alternative pour les travailleurs saisonniers ou les nouveaux habitants.

Des quotas et un encadrement strict des meublés

La mairie a alors décidé la mise en place des quotas ainsi qu’un encadrement réglementaire plus strict. À compter du 1er janvier, chaque foyer fiscal ne peut louer qu’un seul meublé de tourisme, et celui-ci doit obligatoirement être déclaré en mairie.

L’objectif est de limiter le parc total à 800 meublés de tourisme sur l’ensemble de l’île vendéenne. Ce nombre pourra être réajusté en fonction des besoins et de l’évolution du marché. Dès janvier 2026, une nouvelle réglementation entrera en vigueur :

  • Obligation d’obtenir un numéro d’enregistrement pour tout logement loué en courte durée.
  • Autorisation de changement d’usage obligatoire pour transformer un logement en meublé touristique.

Chaque annonce de location en ligne devra afficher ce numéro à 13 chiffres, permettant à la mairie de contrôler efficacement le respect des règles.

Incitations pour relancer la location à l’année

Pour compenser, une prime allant jusqu’à 8 000 euros est proposée aux propriétaires qui acceptent de repasser leur logement en location longue durée.

À voirElle doit racheter un billet d’avion à 1 486 € à cause d’une erreur sur un prénom

« Ce n’est pas la panacée, parce que 8 000 euros, ce n’est pas énorme par rapport aux bénéfices que se font les propriétaires quand ils louent au niveau touristique », admet Carole Charuau. « En fait, poursuit l’édile, c’est militant. On veut que les gens puissent vraiment cheminer dans les choix qu’ils font. »

À ce jour, 17 propriétaires ont déjà accepté de remettre leur bien sur le marché locatif classique. La mairie investit également dans le logement social, avec une « subvention d’un million d’euros versée à Vendée Habitat » pour la construction de dix logements à Saint-Sauveur. Cette somme a été financée par la majoration de 60 % de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires.

Une île convoitée par les célébrités… mais fragile

L’Île d’Yeu attire chaque été des milliers de visiteurs, mais aussi de nombreuses personnalités. Parmi elles : Pierre Niney, le chanteur -M-, Pierre Richard, Alain Duhamel, ou encore le roi et la reine de Belgique.

Cet engouement s’explique surtout par le fait que « la population leur fiche la paix, estime l’historien Jean-François Henry. On respecte leur anonymat et ils ont leur tranquillité. »

À voirVan life : combien ça coûte vraiment de partir en fourgon aménagé ?

Outre « les beaux paysages, il y a aussi le choix d’une mixité sociale. Il n’y a pas de hiérarchie sociale sur l’île et ça, c’est intéressant pour des personnalités. Tout le monde s’en fout. », expliquait de son vivant, Bruno Noury, maire de l’île d’Yeu pendant 15 ans.

Car au-delà de son image « île des célébrités », l’île d’Yeu veut rester avant tout un lieu de vie à l’année. La mise en place de quotas et de restrictions vise donc à éviter qu’elle ne devienne une île « aux volets fermés » en hiver.


Faites passer le mot en partageant !



Clic Anoo est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :