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Avec la hausse des départs en vacances et la progression constante du nombre de voitures électriques sur les routes françaises, beaucoup d’automobilistes sont encore à se demander s’il est réellement possible de voyager loin, l’été, en voiture électrique ? La réponse est oui, à condition d’adopter les bons réflexes — et recharger jusqu’à 80 % en fait partie.
Pourquoi limiter la recharge à 80 % pendant un trajet ?
Comme l’a expliqué Pierre-Olivier Marie, rédacteur en chef adjoint de Caradisiac, sur RMC Story, la France dispose de l’un des « réseaux de distribution d’électricité sur les autoroutes le plus étoffé d’Europe ».
Grâce aux 163 000 bornes publiques, dont 10 % sont à haut débit, il est tout à fait possible de recharger une batterie en moins de 30 minutes. Un avantage, notamment sur autoroute, où le temps compte.
À voirCamping-car : stationnement, appli et sanctions — tout ce qu’il faut savoir pour voyager en règleMais pour éviter les imprévus, mieux vaut planifier son itinéraire en amont. « L’éco-système s’est bien développé, mais cela suppose d’anticiper le trajet », ajoute Pierre-Olivier Marie.
L’idéal est de prendre la route avec une charge à 100 %, mais dès que le trajet commence, ajoute-t-il, il est judicieux de s’en tenir à une recharge à 80 %. La raison ? Tout simplement parce que recharger de 80 à 100 % « va prendre autant de temps que la charge de 15 à 80 », révèle le journaliste.
Peut-on vraiment partir loin en vacances avec une voiture électrique ?
C’est donc une perte de temps inutile, surtout « les jours de grands départs », « les routes étant chargées ». Comme recommandé par Pierre-Olivier Marie, « il faut être malin, ne pas viser les grosses stations d’autoroute, mais peut-être les bornes de charge rapide au bord de l’autoroute. Vous ne ferez pas la queue aux stations parce que vous aurez pris le temps de sortir de l’autoroute ».
Le conseil est simple : commencez à recharger quand la batterie atteint les 10 à 15 %. Cela permet de profiter d’un cycle de recharge rapide, « fluide », et souvent sans attente. « La pause passe vite avec un café ou un passage aux toilettes », assure le rédacteur en chef adjoint de Caradisiac.com.
À voirQuotas et restrictions pour contenir les meublés touristiques sur l’île la plus en vue de VendéeLes témoignages d’usagers confirment cette organisation efficace. Yohan, par exemple, utilise une Peugeot e-208 pour voyager des Vosges au Pays basque : « Je m’arrête 8 ou 9 fois 20 minutes, on part le matin et on arrive le soir. Tout se passe bien », témoigne cet auditeur de RMC.
Témoignages des conducteurs qui voyagent sereinement en électrique
De son côté, David, qui roule lui aussi en 208 électrique, souligne que les bornes sont bien réparties en Europe : « Les pays ont réussi à se mettre d’accord, on trouve les mêmes bornes partout ». Sébastien, propriétaire d’un SUV BYD, annonce même 420 km d’autonomie sur autoroute. Pour sa part, indique-t-il, « je ne reviendrai jamais à une voiture essence ».
Bien entendu, il faut composer avec certains inconvénients. Le prix de la recharge sur autoroute est élevé : jusqu’à 0,50 €/kWh, soit environ 25 € pour une batterie de 50 kWh. Cela équivaut au coût de 100 km en voiture essence.
Cependant, ces surcoûts sont compensés par des économies faites sur place, lorsque le véhicule est rechargé à domicile ou sur des bornes publiques en ville, bien moins chères.
À voirSéjour Airbnb qui tourne mal ? Découvrez vos recoursEnfin, il est bon de rappeler que recharger à 80 %, ce n’est pas se priver : c’est maximiser son efficacité. Comme le résume Emmanuelle, infirmière et conductrice d’une Tesla :
« Je fais l’aller-retour vers Lyon depuis la Saône-et-Loire facilement, il y a 300 km. Je finis avec 5% voire même 0% de batterie mais il me reste de quoi faire quelques kilomètres ». L’essentiel, conclut Pierre-Olivier Marie, « il faut être joueur si vous ne vous arrêtez pas à 10% ».