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Allocation de solidarité aux personnes âgées : découvrez le changement sur l’Aspa que les retraités attendaient depuis longtemps. Décryptage complet.
Allocation de solidarité aux personnes âgées : la réforme sur l’Aspa que les retraités espèrent depuis des années
Le non-recours à l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) reste un problème majeur en France, malgré l’importance de cette aide pour les retraités modestes. D’après une étude de la Drees, 1 personne âgée seule (pourtant) éligible sur 2 à l’ex-minimum vieillesse ne l’avait pas réclamée en 2016.
Mais un changement décisif pourrait bientôt voir le jour grâce à une proposition de loi déposée le 22 avril 2025.
Pourquoi tant de retraités hésitent-ils à demander l’Aspa ?
Aujourd’hui, de nombreux retraités ayant cependant droit à l’Aspa n’osent pas en faire la demande. La raison principale ? « L’obligation de remboursement sur succession », avance la députée de La Réunion, Émeline K/Bidi (Gauche Démocrate et Républicaine) dans l’exposé des motifs.
À voirRetraite progressive à 60 ans : nouveautés dès le 1er septembre 2025, qui peut en bénéficier et comment ?En effet, l’État peut exiger que l’aide versée soit récupérée après le décès du bénéficiaire, si la valeur nette de la succession dépasse 107 616 euros en métropole, et 150 000 euros dans les départements d’Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion).
Ce mécanisme touche surtout les retraités modestes propriétaires de leur résidence principale. Craignant de laisser une dette à leurs héritiers, beaucoup renoncent ainsi à solliciter l’Allocation de solidarité aux personnes âgées. « En 2016, 50% des personnes éligibles n’y recourent pas (soit plus de 300 000 personnes) », relaie le site MoneyVox.
Un projet de réforme pour lever ce frein majeur
Pour y remédier, la députée a déposé une proposition de loi visant à modifier les règles de récupération de l’Aspa. Le texte prévoit d’exclure la résidence principale du calcul de l’actif net successoral.
Concrètement, le logement du bénéficiaire ne serait plus pris en compte pour déterminer si l’État peut ou non exiger le remboursement des sommes versées.
Un enjeu particulièrement fort dans les Outre-mer
La réforme cible aussi la situation spécifique des départements d’Outre-Mer, où le taux de pauvreté est plus élevé et où les logements sont souvent multigénérationnels. Là-bas, la crainte de voir le domicile familial saisi ou grevé d’une dette après un décès est encore plus forte.
À voirVers une suppression du chèque énergie ? L’UFC-Que Choisir s’inquiète de l’avenir de cette aide aux foyers modestesSouvent, souligne-t-elle, « parents, enfants et parfois petits‑enfants cohabitent, en raison d’un contexte marqué par la pauvreté et la pénurie de logements ». Pour financer cette réforme, une taxe additionnelle sur les produits du tabac serait créée.
Une mesure attendue depuis longtemps
À l’heure actuelle, l’Aspa bénéficie à environ 600 000 bénéficiaires en France, pour un montant moyen de 500 euros par mois. Si la loi est adoptée, cette réforme pourrait enfin lever un des principaux freins psychologiques au recours à l’Aspa. Le changement tant attendu par les retraités pourrait donc bel et bien voir le jour.