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« En tant que propriétaire, la taxe foncière est votre participation directe au financement des services publics de votre commune (écoles, voirie, parcs…) », explique le site du Ministère de l’Économie. Chaque année, les Français reçoivent leur avis de taxe foncière. « Cette année, les avis sont disponibles à partir du 28 août 2025 si vous n’êtes pas mensualisé, et à partir du 20 septembre 2025 si vous êtes mensualisé », est-il précisé. Mais derrière ce document fiscal se cache une contribution bien particulière : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Payée par la quasi-totalité des ménages, cette taxe finance la collecte et le traitement des déchets. Or, comme l’a récemment dénoncé l’UFC-Que Choisir, certaines communes prélèvent beaucoup plus qu’elles ne dépensent. Vos poubelles sont bel et bien devenues un marché lucratif pour certaines collectivités.
Une taxe incontournable et en hausse constante
En moyenne, chaque Français produit 561 kg de déchets par an. Leur ramassage est pris en charge par un service public financé en grande partie par la TEOM, intégrée à la taxe foncière. Propriétaires comme locataires y contribuent, puisque les premiers répercutent cette charge sur les seconds.
Problème : cette taxe flambe. Selon l’UFC-Que Choisir, elle a bondi de 20 % en cinq ans, atteignant 144 € par habitant en 2023. Officiellement, cette hausse s’explique par la montée du coût de traitement des déchets (+22 % entre 2020 et 2024), la flambée énergétique ou encore l’augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes.
Des écarts choquants entre les villes
Outre cette hausse nationale, les disparités locales choquent. À Brest, un habitant paie en moyenne 67,95 €, contre 240 € à Paris ou 243 € à Aix-en-Provence. Une inégalité que l’association des consommateurs qualifie d’« injustifiée », puisqu’elle ne reflète pas le volume réel de déchets produits par les habitants.
La raison ? Le calcul de la TEOM dépend non pas des poubelles de chacun, mais de la valeur locative cadastrale du logement, un système qui alourdit la facture sans lien direct avec les efforts de tri des ménages.
Des communes qui prélèvent trop
Un rapport de l’Ademe, relayé par Le Monde, révèle un problème encore plus dérangeant : plus de la moitié des collectivités prélèvent plus qu’elles ne dépensent. Le cas de Dijon Métropole est loin de passer inaperçu. Selon le journal, elle a facturé en moyenne 110,32 € par habitant en 2022, alors que le coût réel du service n’était que de 69,17 €.
À voirAnnée blanche 2026 : le SMIC échappera-t-il au gel prévu par le gouvernement ?Officiellement, les communes se justifient en évoquant les investissements nécessaires dans le tri et le recyclage. Mais dans les faits, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères s’apparente plutôt à une source de profits pour les collectivités.
Les contribuables obtiennent gain de cause
La justice donne régulièrement raison aux citoyens qui contestent ces excès. À Saint-Amand-les-Eaux (Nord), les habitants ont remporté un procès contre leur agglomération, accusée d’avoir surfacturé la TEOM en 2021. Résultat : des chèques de 115 € ont été distribués à chaque foyer, rappelle RMC Conso.
Quelles alternatives ?
Pour mettre fin à ces inégalités, certaines communes expérimentent la tarification incitative. « Grâce à des puces installées sur les poubelles », la facture est directement liée au volume de déchets produits. Dans les villes concernées, les ordures ménagères ont diminué de 30 % selon l’association Zero Waste France.
Mais pour l’instant, seuls 11 millions de Français en bénéficient. L’objectif de 25 millions d’ici 2025 ne sera pas atteint.
