Nouvelle-Calédonie : ce que contient l’accord historique signé entre indépendantistes et non indépendantistes

Vers une sortie de crise et la création d’un État inscrit dans la Constitution.

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Un tournant majeur pour la Nouvelle-Calédonie. Samedi dernier, un accord qualifié d’« historique » a été paraphé par Manuel Valls et les 18 représentants des forces politiques siégeant au Congrès du territoire. Ce texte pose les fondations d’un futur « État de Nouvelle-Calédonie », dont l’inscription dans la Constitution constitue une avancée décisive — et surtout un consensus important — dans le processus d’émancipation institutionnelle, entre aspirations indépendantistes et volonté de maintien dans la République. Voici les points essentiels à retenir de cet accord très attendu.

Accord historique en Nouvelle-Calédonie : vers une sortie de crise entre indépendantistes et non indépendantistes

Vers une sortie de crise pour la Nouvelle-Calédonie. Après dix jours de négociations en région parisienne, les principales forces politiques de l’archipel ont signé le samedi 12 juillet 2025 dans la matinée un accord « historique ». Ce texte, fruit d’un dialogue complexe, prévoit notamment la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie » devant être inscrit dans la Constitution française.

Signé par Manuel Valls, ministre des Outre-mer, et les 18 délégués représentant les groupes politiques du Congrès calédonien, ce projet d’accord doit encore être soumis à l’approbation des mandants sur le territoire.

« Accord historique » salué par Macron

Le président Emmanuel Macron a salué dans l’après-midi cet « accord historique » entre indépendantistes et non indépendantistes de la Nouvelle-Calédonie, évoquant la réussite du « pari de la confiance ».

Le chef de l’État a également indiqué qu’il recevrait à l’Élysée les négociateurs, le même jour, à 18 heures. « L’heure est désormais au respect, à la stabilité et à l’addition des bonnes volontés pour bâtir un avenir partagé », a-t-il posté sur X.

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De son côté, Manuel Valls a salué dans une déclaration transmise à l’AFP « un engagement majeur, fruit d’un long travail de négociations au cours duquel les partenaires calédoniens ont fait le choix du courage et de la responsabilité ».

Réactions des non indépendantistes après l’accord politique en Nouvelle-Calédonie

Dans un communiqué commun, les mouvements Loyalistes et Rassemblement de l’archipel français se sont réjouis de cet « accord historique » permettant d’« instaurer une nouvelle ère de stabilité ». S’ils restent discrets sur les détails, ils affirment que le texte permettra notamment « la réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens ».

Une source proche des Loyalistes précise que ce corps électoral local devrait s’élargir aux résidents présents depuis plus de dix ans, à partir des élections provinciales de 2031. Pour mémoire, la réforme de ce corps électoral a été l’un des éléments déclencheurs des violentes émeutes de mai 2024, au cours desquelles 14 personnes ont perdu la vie.

Les non indépendantistes estiment par ailleurs que cet accord s’inscrit dans le prolongement des trois référendums de 2018, 2020 et 2021, au cours desquels les Calédoniens ont rejeté l’indépendance. Le texte évoque également des « concessions », dont la transformation de la collectivité actuelle en un État au sein de la République.

Le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf a déclaré : « Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n’est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral. »

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Et ajoute : « On nous avait prédit un référendum sur l’État-associé dans quinze ans. Nous avons fait de fortes concessions pour l’éviter et projeter définitivement la Nouvelle-Calédonie dans l’avenir et sans date butoir ». L’élu a appelé par la suite tous les acteurs à relancer l’économie après des émeutes estimées à plus de deux milliards d’euros de pertes, soit environ 10 % du PIB du territoire.

Un futur « État de Nouvelle-Calédonie »

Le document de 13 pages, transmis à l’AFP, trace les contours d’un futur statut institutionnel pour ce territoire ultramarin, avec la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie ». Le texte instaure une nationalité calédonienne, tout en permettant aux habitants de conserver la nationalité française.

Ce nouveau statut qui répond au désir d’autonomie et de décolonisation pourrait également être reconnu à l’échelle internationale. La France s’engagerait à accompagner le développement du territoire dans plusieurs compétences régaliennes.

Sur le plan économique, le texte présente un « pacte de refondation économique et financière » incluant un « plan stratégique » pour relancer la filière nickel, vitale pour l’archipel français.

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Le document prévoit par ailleurs la réouverture d’une activité de transformation du minerai en province Nord, où l’ancienne usine de nickel a été fermée, causant la perte de 1 300 emplois. « Cet accord permet à l’espoir de renaître », a commenté Philippe Gomes, leader du parti Calédonie ensemble.

Nouvelle-Calédonie : quand le référendum local aura-t-il lieu ?

Le Parlement français sera convoqué en Congrès à Versailles à l’automne pour inscrire ce projet dans la Constitution. Un référendum local sur la ratification de l’accord est prévu pour février 2026, suivi d’élections provinciales en mai-juin de la même année. Ce scrutin revêt une importance capitale, car il détermine la composition du Congrès et du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.


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