Afficher les titres Masquer les titres
Le projet de loi de finances 2026 fait trembler le monde du vapotage. Le gouvernement veut interdire la vente en ligne des produits de vape et instaurer une taxe de 3 à 5 centimes par millilitre sur les liquides pour cigarettes électroniques. Une double mesure que le secteur juge « dévastatrice », menaçant jusqu’à 3 000 emplois selon la Fivape, la fédération qui regroupe la majorité des acteurs français.
Une interdiction qui inquiète les professionnels
Le Budget 2026 pourrait bien marquer la fin du vapotage en ligne en France, au nom de la santé publique. Mais pour les professionnels, cette décision reviendrait surtout à étouffer une filière dynamique et supprimer des milliers d’emplois.
L’idée du gouvernement ? Aligner la fiscalité du vapotage sur celle du tabac et mieux encadrer la distribution de ces produits. La vente à distance aux particuliers serait purement et simplement interdite, alors qu’elle représente entre 25 et 30 % du marché français.
À voirAnnée blanche 2026 : le SMIC échappera-t-il au gel prévu par le gouvernement ?Les boutiques spécialisées, elles, devraient désormais obtenir un agrément similaire à celui des buralistes, les empêchant notamment de s’implanter à proximité des écoles.
Pour les entreprises du secteur, c’est un coup dur. Morgan Laisné, directeur e-commerce du site Le Petit Vapoteur, l’un des plus gros acteurs européens, tire la sonnette d’alarme :
« S’il décide de nous priver de 70 % de nos ventes, c’est la cessation de notre activité et 600 emplois pourraient disparaître. »
À voirAuto-entrepreneurs : tout savoir sur le prélèvement à la source Urssaf qui arrive en 2026Même ses 111 magasins physiques en France sont menacés, tant leur rentabilité dépend du trafic généré par la vente en ligne. Et la ligne de production installée à Cherbourg, en Normandie, risque d’être « surdimensionnée sans la vente à distance ».
La Fivape monte au créneau
Pour Jean Moiroud, président de la Fivape, la pilule ne passe pas. « L’article 23 du projet de loi de finances assimile les produits du vapotage aux produits du tabac, avec toutes les contraintes et interdits associés. »
Selon lui, cette réforme reviendrait à « casser une filière indépendante », qui compte 3 500 points de vente, 100 entreprises et près de 20 000 emplois. Une pétition “Vaper n’est pas fumer” a déjà rassemblé plus de 120 000 signatures en quelques jours.
La fédération estime que 3 000 emplois liés à la vente en ligne disparaîtraient instantanément, et accuse le gouvernement de vouloir simplifier la collecte de la taxe plus que de protéger la santé publique.
Bercy défend une mesure de santé publique
Du côté du gouvernement, le ton est tout autre. Pour Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, « ce sont des mesures de santé publique, qui convergent avec les règles applicables au tabac. »
À voirRésidence principale : faudra-t-il désormais attendre 5 ans pour être exonéré de plus-value ?Sa collègue, Stéphanie Rist, ministre de la Santé, appuie cette position : « la mesure cherche à réduire l’exposition et l’accessibilité des produits de vapotage, surtout chez les jeunes, tout en renforçant la sécurité sanitaire et la traçabilité. »
Les autorités affirment vouloir lutter contre la dépendance à la nicotine et éviter les produits non conformes qui circulent sur Internet.
Une taxe toujours en débat
Si la taxe de 30 à 50 centimes par flacon de 10 ml a été supprimée en commission des Finances, l’interdiction de la vente en ligne reste bien inscrite dans le texte final. Les députés devront encore trancher lors de l’examen du budget 2026 à l’Assemblée.
