Un couple de squatteurs refait la cuisine et réalise des travaux dans la maison qu’ils occupent

Afficher les titres Masquer les titres

Pendant plus de vingt ans, personne n’avait posé un regard sur cette vieille maison laissée à l’abandon à Poitiers. Jusqu’au jour où un événement inattendu a tout changé. Dans l’ombre, une famille nombreuse, épuisée par la vie dans un van, a décidé de redonner vie à ce lieu oublié. Mais cette renaissance soulève une question qui dérange : peut-on être en tort… en faisant le bien ?

Un couple avec huit enfants face à la misère

Calin et Monica sont arrivés en France en 2006, pleins d’espoir pour leurs huit enfants. À Poitiers, Calin travaille un temps dans les espaces verts, mais après avoir perdu son emploi, tout bascule. Très vite, les loyers deviennent hors de portée. La famille, à court d’options, s’entasse alors dans un van stationné sur un parking.

C’est au cœur de cette précarité qu’une nouvelle chance se profile. Un voisin leur signale une maison abandonnée, vide depuis des décennies. Face à l’urgence, ils prennent une décision radicale : entrer dans les lieux… pour y construire une nouvelle vie.

D’une ruine à un vrai foyer

Quand ils pénètrent dans la maison, l’état est catastrophique : murs lézardés, odeur d’humidité, sol couvert de poussière. « On ne voyait même plus le sol tellement il y avait des toiles d’araignées », raconte Monica. Loin de se décourager, toute la famille se met au travail.

À voirPlacements douteux, usurpations et escroqueries : la liste noire et blanche à consulter avant d’investir

Jour après jour, ils nettoient, réparent, repeignent. Calin bouche les fissures, installe une douche, et, grâce à quelques dons, il réussit même à refaire entièrement la cuisine. Leur but n’était pas seulement d’avoir un toit, mais de recréer un véritable chez-soi. Quand les propriétaires découvrent l’état des lieux transformé, leur réaction est… inattendue.

Une volonté de se régulariser malgré tout

Conscients de leur situation illégale, Calin prend une décision forte : il ouvre un contrat d’électricité et d’eau à son nom. Un geste pour montrer qu’ils ne veulent pas vivre dans la clandestinité, mais chercher la dignité. « On veut juste vivre honnêtement », souffle-t-il.

Son rêve ? Trouver un contrat de travail stable, et surtout, pouvoir louer cette maison légalement. Leur parcours met en lumière ce que vivent des milliers de familles, coincées entre des lois rigides et une réalité sociale qui ne laisse aucune place à l’erreur.

Entre droit de propriété et urgence sociale

L’histoire de Calin et Monica pose une question délicate : que faire quand une maison abandonnée reprend vie grâce à ceux qui n’ont plus rien ? Le droit de propriété est fondamental, bien sûr. Mais face à une misère palpable, les réponses ne peuvent plus être toutes noires ou toutes blanches.

La France compte aujourd’hui plus de 4 millions de personnes mal logées, et près de 300 000 sans domicile. Dans ce contexte, voir des maisons vides se détériorer pendant des décennies devient difficile à justifier.

Réinventer des solutions pour sortir de la crise

L’histoire de cette famille dépasse leur seul cas personnel. Elle alerte sur les failles de notre modèle actuel et montre qu’il est possible, même dans l’ombre, de construire des solutions. En réhabilitant cette maison, Calin et Monica ont lancé un message : la survie peut parfois rimer avec espoir et dignité.

À voirEssence et gazole à prix coûtant : où faire le plein ce vendredi 5 et samedi 6 septembre

Et si demain, des dispositifs permettaient de transformer l’occupation sauvage en partenariat gagnant-gagnant ? Certains modèles, comme les « baux solidaires » ou les « chantiers d’insertion », commencent à émerger ici et là. Ils montrent qu’en valorisant les initiatives citoyennes, on peut répondre à la crise du logement… tout en recréant du lien social.

L’histoire de Poitiers pourrait bien être un premier pas vers une nouvelle façon de penser notre rapport à l’habitat et à la précarité.


Faites passer le mot en partageant !



Clic Anoo est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :