Chikungunya : « la clientèle est vraiment effrayée », jusqu’à 30 % de pertes pour les professionnels du tourisme

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Jusqu’à 30 % de pertes dans le tourisme à cause du chikungunya : annulations en série, baisse de fréquentation, inquiétude croissante chez les professionnels.

Chikungunya : le tourisme en chute libre à La Réunion, les professionnels tirent la sonnette d’alarme

À La Réunion, l’épidémie de chikungunya préoccupe énormément le secteur touristique. Tandis que le nombre de cas continue d’affoler les compteurs – avec près de 20 000 consultations hebdomadaires selon l’ARS – les professionnels du tourisme déplorent une baisse massive de leur activité.

Entre annulations de séjours, chute des réservations et absentéisme des salariés, certains établissements enregistrent jusqu’à 30 % de pertes de chiffre d’affaires.

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Dans les gîtes et hôtels, la peur du chikungunya est palpable. Marie-Annick, propriétaire d’un hébergement à Aurère, constate une fréquentation anémique : « La clientèle est vraiment effrayée, on a beaucoup d’annulations ».

Même ambiance en ville, où la désaffection touristique touche aussi les hôtels et les restaurants. L’hôtel Terre-Sainte, dans le sud de l’île, a vu plusieurs de ses salariés tomber malades.

« Nous sommes une petite équipe donc ça chamboule un peu notre organisation, on a réussi à trouver des extras pour certains postes mais notre collègue à la réception n’a pas pu être remplacée », confie Théo.

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Au-delà de la santé, c’est toute l’économie du secteur qui vacille. Le chikungunya affecte directement le personnel – avec plus de 12 000 arrêts maladie en une seule semaine – et indirectement la clientèle, de plus en plus réticente à l’idée de se rendre sur l’île.

« Il y a une crainte des touristes métropolitains, surtout après les annonces sur le plan blanc », observe Laurent Moretti, directeur technique de Parapente Réunion, qui parle d’une baisse d’activité estimée à 35 %.

« Les gens sont prêts à perdre leurs billets d’avion »

« On peut se poser la question de l’impact médiatique qu’il y a eu en métropole, notamment après le décompte qui est fait du nombre de cas. Cela amplifie le côté psychose et fait que les gens ont peur et sont prêts à perdre leurs billets d’avion et ne pas se rendre sur le territoire » plutôt que de prendre le risque d’attraper le virus, indique Agnès Lavaud, chargée de mission du Syndicat professionnel des activités de loisir.

Résultat : des zones habituellement très fréquentées, comme les sites de parapente ou les plages, sont aujourd’hui désertées.

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Même chose du côté des restaurateurs. À Saint-Paul, Gérard Laude, patron du restaurant La Barque, confie n’avoir aucune réservation. Là où il servait jusqu’à 50 couverts, il peine désormais à atteindre 20. Son chiffre d’affaires accuse une chute continue, mois après mois alors que « les charges restent au même niveau ».

 La CPME revendique la mise en place d’un plan ORSEC économique

Face à l’ampleur des pertes, la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises) tire la sonnette d’alarme. Elle réclame un plan ORSEC économique, permettant d’étaler les dettes fiscales et sociales des entreprises touchées.

Pour sécuriser les lieux, des moustiquaires, traitements anti-moustiques, tonte des pelouses ont été faits. Selon Carline Tarona, gérante d’un hôtel dans l’Ouest, le véritable enjeu est la communication.

« La clientèle venant de France métropolitaine est vraiment effrayée par le sujet. Ce qui nous fait peur en tant qu’hôteliers ce sont les mois à venir. Si nous ne faisons rien au niveau de la communication, nous avons peur pour notre future activité« , ajoute la gérante du Lindsey hôtel.

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« Nous sommes inquiets pour la période de Juillet-Août. Les réservations se font maintenant« , abonde Patrick Serveaux, président de l’Union des Métiers des Industries de l’Hôtellerie.


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