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La commune de Villennes-sur-Seine, dans les Yvelines, vient de mettre un coup d’arrêt à un important projet d’antenne 5G. Par arrêté municipal daté du 3 juillet 2025, le maire a officiellement retiré l’autorisation accordée à un opérateur télécom pour installer l’équipement sur le territoire communal. Tous les détails dans les prochaines lignes.
Villennes-sur-Seine : habitants et mairie unis contre l’installation d’antennes 5G
À Villennes-sur-Seine, dans les Yvelines, la municipalité poursuit son objectif : encadrer strictement l’implantation des antennes 5G sur son territoire.
Le 3 juillet 2025, le maire Jean-Pierre Laigneau a signé un arrêté annulant l’autorisation accordée quelques mois plus tôt aux sociétés Bouygues Telecom et Cellnex. Ces dernières projetaient d’installer un pylône rue de Médan, dans le quartier de Breteuil.
À voirRamasser gratuitement fruits et légumes dans les champs : le glanage fait son grand retour en FranceSelon nos confrères d’Actu.fr, cela fait près de deux ans que ce dossier suscite des tensions locales. Bouygues avait lancé les premières démarches pour établir une antenne 5G, en confiant la réalisation de l’infrastructure à Cellnex. Peu après, l’opérateur Free a également manifesté son intention d’installer une antenne… à seulement 170 mètres du projet initial.
Une mobilisation citoyenne active contre la 5G
Face à ces deux grands projets d’installation d’antennes 5G dans cette commune des Yvelines, les habitants et la municipalité ont exprimé leur mécontentement. Une action en justice a été engagée et une pétition, réunissant 639 signatures, a été lancée.
Les riverains dénoncent de multiples conséquences pour expliquer leur opposition à la 5G :
« Nous ne voulons pas voir notre cadre de vie dégradé, notre patrimoine immobilier dévalué, notre santé mise en danger par des antennes de plusieurs dizaines de mètres de haut », affirment-ils.
Un premier compromis a néanmoins été trouvé : les deux opérateurs ont accepté d’utiliser un pylône unique, rue de Médan, pour limiter l’impact visuel. « C’était celle, en termes de visibilité par rapport aux habitations les plus proches, la moins impactante », indique Alain Adicéom, adjoint au maire en charge de la Transition numérique.
5G à Villennes : les enjeux sanitaires, juridiques et environnementaux au cœur du débat
Deux réunions publiques ont été organisées par la mairie afin d’échanger avec les habitants.
« Nous avons parlé des risques sanitaires, techniques, technologiques, environnementaux et juridiques », poursuit Alain Adicéom.
Déjà, en février 2024, une motion avait été votée en conseil municipal pour marquer l’opposition officielle de la commune au projet d’installation d’une antenne 5G.
En réponse, les opérateurs se sont tournés vers un propriétaire privé, en vue d’implanter leur pylône sur un terrain qui n’appartient ni à la mairie ni au département.
« On a appris ensuite qu’il y avait une rente entre 12 000 € et 20 000 € par an pendant 12 ans pour cette implantation. Il vaut mieux donc que ce soit sur un terrain communal ou départemental. », détaille le même responsable.
À voirCrescendo FDJ : le nouveau jeu qui peut vous faire gagner jusqu’à 700 000 € chaque samediLe 4 avril 2025, une autorisation est tout de même délivrée par la mairie aux opérateurs, dans l’objectif de garder un certain contrôle sur le projet.
Antenne 5G et carrières de gypse : l’IGC émet un avis défavorable dans les Yvelines
Mais en mai 2025, un nouveau tournant survient. À la demande d’un collectif citoyen, la communauté urbaine GPS&O mandate l’Institut général des carrières (IGC) pour analyser la stabilité du terrain concerné.
L’IGC rend alors un avis défavorable, pointant les dangers liés à d’anciennes carrières de gypse abandonnées, mal cartographiées, situées en zone rouge du Plan de prévention des risques naturels (PPRN). Ce rapport pousse le maire à faire machine arrière : l’autorisation est officiellement retirée.
« Notre volonté a toujours été claire : défendre l’intérêt des Villennois avec responsabilité, en étant conscient que toutes les contraintes devaient être connues et discutées. », insiste Alain Adicéom.
Bouygues Telecom affirme avoir respecté les règles
De son côté, Bouygues Telecom dit être surpris par cette décision.
« Bouygues Telecom a réalisé toutes les études géologiques nécessaires pour garantir la stabilité de ce pylône. », informe-t-on. L’entreprise indique avoir transmis ces éléments à l’IGC pour obtenir un nouvel avis, qu’elle s’engage à respecter.
« Bouygues Telecom reste convaincu que ce projet demeure le meilleur possible dans la zone, étant situé à proximité d’un bosquet, à une distance maximale des habitations, et permettant de mutualiser le réseau de deux opérateurs et de renforcer la couverture dans cette zone. », précise son service de communication.
La mairie reste ouverte à la concertation
La mairie se veut claire sur ses intentions : il ne s’agit pas de bloquer le développement du réseau, mais de mieux le réguler.
« Les riverains et nous, ne sommes pas contre le déploiement de la 5G. C’est d’ailleurs une mission d’intérêt général de l’État, par le ministère des Télécommunications qui impose une couverture de réseau sur tout le territoire et donc aux mairies. Mais il faut qu’on fasse en sorte de trouver un lieu concerté avec les riverains et les opérateurs », conclut Alain Adicéom, précisant que d’autres besoins d’implantation sont également identifiés, notamment en centre-ville.
