Rédigé par Lauria DIVEKI
Ce mercredi, le député Jean-Hugues Ratenon a pris la parole afin d'appeler à l'égalité réelle pour Mayotte. « Aujourd'hui, on aborde la question du droit du sol, la question du visa territorial, mais on n'aborde pas suffisamment la question de l’égalité sociale, l’égalité du service public, que ce soit dans le domaine de la santé ou de l’éducation. À mon sens, les élus mahorais n’abordent pas suffisamment la question. Est-ce que pour eux, le fait de stopper l’immigration, ça va régler le problème de la pauvreté à Mayotte ? À mon sens, non ».
Pour le député, le système de santé de l’île n’est pas suffisamment développé et n’a aucune incidence sur le droit du sol. Pour lui, il faudra « se battre sur ces deux aspects pour permettre à Mayotte d’évoluer. Les réunionnais ont tout intérêt à accompagner cette bataille et à mettre la pression sur le gouvernement ». Il indique que pour cela, il faudra être appuyé par les élus de Mayotte, qui selon lui « devront se mettre au service de la population et non au garde à vous devant les ministères et devant le gouvernement ».
Le député souligne également que si les mahorais se rendent à La Réunion, "c’est parce qu’ils recherchent l’égalité sociale et notamment au niveau des prestations sociales, prestations qui, comme pour le Smic, sont souvent 400 euros en dessous de ce que touche un réunionnais".
« Il faut régler ce problème, car le transfert d’une population sur un autre territoire pour obtenir les mêmes droits dérègle l’autre territoire, et La Réunion n’est pas en capacité d’accueillir ce flux de population. Nous-mêmes, nous avons des problèmes de logement, nous avons des problèmes de santé, d’éducation, de chômage de masse et de vie chère ».
« La Réunion a mis beaucoup de temps à obtenir l’égalisation sociale. Si on est là aujourd’hui, c’est grâce à la mobilisation des réunionnais et de ses élus. Les élus de Mayotte doivent prendre comme exemple ce qui s’est passé à La Réunion pour accélérer la bataille. À l’époque, nous n’avions pas accès à la solidarité des élus des îles à proximité. Ils le peuvent aujourd’hui, avec notre solidarité et notre appui, pour obtenir cette égalité sociale le plus rapidement possible ».
« Si on attend 50 ans pour avoir l’égalité sociale, la situation sera absolument catastrophique dans l’océan Indien, à La Réunion et à Mayotte, avec ses problèmes de chômage, de logement, mais aussi d’insécurité », conclut le député.
*Une vidéo de Philippe Madubost
