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Jean-Luc Poudroux en route pour les municipales 2026 : "Il ne faut pas prendre le citoyen pour un con"

Jean-Luc Poudroux, ex-membre des Républicains, désormais membre du Rassemblement national, sort de sa réserve et distribue les coups. Personne n'est épargnée, ni ses adversaires saint-leusiens, ni Huguette Bello, ni même ses ex-compagnons de route.


Auteur de l'article : Jean-Luc Poudroux en route pour les municipales 2026 : "Il ne faut pas prendre le citoyen pour un con"
Rédigé par Clicanoo

À 73 ans, Jean-Luc Poudroux ne semble pas prêt de raccrocher les gants. Maire de Saint-Leu de 1989 à 2008, président du conseil général de 1998 à 2004, député de 2018 à 2022, il a récemment quitté sa famille politique originelle, Les Républicains, pour rejoindre le Rassemblement national. Il se dit prêt, aujourd'hui, à jouer un rôle lors des municipales 2026 et monte au créneau pour dénoncer la politique régionale.

Saint-Leu

Il y a quelques années vous aviez dit que vous arrêtiez la politique. Pourquoi revenir dans le jeu ?


"Je me suis arrêté à la fin de mon mandat de député, en 2022. J'ai récemment vu une intervention de Perceval Gaillard par rapport au problème d'eau à Saint-Leu. J'ai vu aussi que Karine Nabénesa avait monté une association. Tout ce qui touche à Saint-Leu m'intéresse. J'observe ce qui se passe, je vois qu'il y a un silence absolu concernant l'ensemble des collectivités et je me dis que je ne peux pas rester silencieux.


Vous vous exprimez en tant que membre du Rassemblement national, le parti que vous avez rejoint ?
Je ne parle pas au nom du Rassemblement national, c'est Jean-Luc Poudroux qui s'exprime. Je commence par Perceval Gaillard. Je pense que l'ambiance actuellement, que ce soit au niveau du TCO, au niveau de la commune de Saint-Paul ou au niveau de la Région, n'est pas bonne. Créole i plaisanterait en disant que l'ambiance n'est pas "Gaillard" ! Monsieur Perceval démissionne de son mandat de conseiller municipal à Saint-Paul et de celui de conseiller communautaire au TCO. Il dit aussi que 200 familles n'ont pas d'eau chemin Emmanuel-Payet, à Saint-Leu. D'abord, ce n'est pas 200 mais une dizaine. Il s'est même permis d'interroger le ministre de l'Intérieur à l'Assemblée nationale. Mais s'il y a une décision à prendre, c'est au niveau du TCO, qui a la compétence de l'eau.


S'il s'est emparé de ce sujet c'est parce que ni les maires de Saint-Leu, que vous avez été entre 1989 et 2008, ni le TCO n'ont jusqu'ici réglé ce problème...


Il est dans son rôle, je suis tout à fait d'accord avec vous. Mais, encore une fois, l'eau est une compétence du TCO depuis 2020. À mon époque, on a mis en place des pompes pour alimenter certains usagers. Ceux situés au-dessus d'une certaine limite du chemin Emmanuel-Payet, notamment des éleveurs, n'étaient pas couverts par ces pompes. Quand vous êtes maire et que vous avez un prix de l'eau qui est déjà très élevé, il faut savoir que tous les investissements que vous faites génèrent une dépense supplémentaire qui se répercute sur le coût de l'eau. À l'époque, on ne pouvait pas faire beaucoup plus. Ceci dit, j'ai eu le temps de perdre la mairie, et ça n'a pas été fait.


Serez-vous candidat aux municipales de Saint-Leu ?


Je suis disponible. Je viens d'adhérer à un parti et je ferai ce que le parti va demander à ses adhérents. Mais je serai présent d'une manière ou d'une autre.


Vous aimeriez être tête de liste ?


Vous savez, l'homme propose, Dieu dispose. À tous ceux qui m'interrogent, je dis toujours : je regarde le ciel. Et si c'est écrit, c'est écrit. Parfois, c'est au dernier moment que le ciel vous donne une direction. Mon rôle, aujourd'hui, c'est de dénoncer tous ceux qui ont des velléités sur Saint-Leu mais dont Saint-Leu n'a pas besoin.


À qui pensez-vous ?


Je pense à une triplette : Thierry Robert, Karine Nabénesa et Bruno Domen. Ils ont travaillé très longtemps ensemble, et ce qu'ils ont laissé n'est pas bien du tout. On n'a plus besoin de ces gens-là.
Je prends le cas de Karine Nabénesa. Quand elle était directrice du service urbanisme, à Saint-Leu, le préfet voulait faire une déclaration d'utilité publique pour l'acquisition par la commune d'un terrain situé à Colimaçon. Le commissaire enquêteur avait écrit : "C'est l'ensemble du dossier qui donne l'impression d'avoir été bâclé." Il jugeait le dossier imprécis et approximatif. Encore plus grave : le demi-échangeur de Stella. Aujourd'hui, on doit passer par le Portail pour sortir ou entrer à Stella. On avait prévu un foncier avec CBO Territoria pour permettre la création d'une bretelle d'accès en direction du Nord. Thierry Robert est arrivé au pouvoir, il a voulu revoir le projet avec CBO. Résultat, le promoteur n'a plus eu l'obligation de réaliser le demi-échangeur ! Quant à Bruno Domen, il est en train de réviser le plan local d'urbanisme. Le projet a été annulé une première fois. Mais je peux vous assurer, aujourd'hui, qu'on a tous les éléments pour faire annuler cette révision. Parce que la loi doit être respectée.


Vous dites que ces trois personnes sont discréditées à Saint-Leu ?


Je ne dis pas qu'elles sont discréditées. Mais mon devoir c'est d'informer. Pourquoi on est obligé de perdre du temps, de consommer de l'essence pour aller vers le Nord, alors que le terrain est là ? On avait aussi réservé 5 hectares au Portail pour construire des logements sociaux. Et, finalement, Thierry Robert s'est entendu avec CBO pour supprimer ces logements sociaux et les mettre ailleurs. Sauf que le terrain prévu est en zone agricole, donc inconstructible ! Tout le monde n'y a vu que du feu.

Les carrières, la Région, son accord avec Huguette Bello...

Vous aviez porté, avant les Régionales de 2021, un projet de carrière à la rivière des Galets. Ce sujet de la disponibilité des matériaux vous inquiète toujours ?


Avec l'Ecocité de l'Ouest, 45 000 logements seront construits à Saint-Paul, Le Port et La Possession. Mais avec quels matériaux ? Vu la lenteur des procédures administratives concernant, par exemple, la mise en place du schéma régional des carrières, je me dis que ce n'est pas demain qu'on va ouvrir des carrières. Surtout qu'il faudra aussi des matériaux pour le futur viaduc de la NRL. On va prendre où tous ces matériaux ?


On en revient à votre projet de carrière dans la rivière des Galets !


On va dire que je reparle encore de ce projet. Mais je suis cohérent. J'avais proposé cette solution comme alternative à la carrière de Bois Blanc. Il y avait eu un arrêt favorable du Conseil d'État. Mais il n'y a pas eu la volonté politique. Didier Robert n'en voulait pas. C'est pour ça que je ne l'ai p...

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