Européennes : Raphaël Glucksmann promeut la transparence sur les prix
Dans une dynamique favorable au niveau national, Raphaël Glucksmann, le candidat de Place Publique et du Parti socialiste, est en manque de visibilité à La Réunion. En visite pour trois jours, il a effectué son premier déplacement, hier, au marché de Saint-Paul.
Rédigé par Clicanoo
"C'est qui ?" Sur le marché de Saint-Paul, hier, en tout début d'après-midi, la longue silhouette en costume clair et basket blanche interpelle. "C'est Raphaël Glucksmann", confie-t-on à cette maraîchère. "Qui ?" "Le candidat des Socialistes aux européennes." "Ah, je ne le connais pas. Mais je voudrais bien qu'il vienne me voir." Trop tard, le cortège emmené par Raphaël Glucksmann avec, à ses côtés, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, le député Philippe Naillet et le conseiller municipal de Saint-Paul, Salim Nana Ibrahim, a déjà filé.
Quelques instants plus tôt, il s'est arrêté devant le stand de Marlène Payet. "Je n'ai jamais arrêté de voter, assure-t-elle au candidat. Mais les Réunionnais sont éduqués. Ils vont se former en métropole. On sait très bien qu'on nous roule dans la farine. Je suis Française et j'ai les mêmes droits que les autres. Payer 10 euros le kilo d'oignons, c'est pas possible." Raphaël Glucksmann acquiesce puis déroule son argumentaire dévoilé quelques instants plus tôt aux journalistes.
L'OCTROI DE MER PAS RESPONSABLE
"La vie chère est un énorme problème, reconnaît-il. Il y a des gens qui margent, il y a des monopoles qui margent, des transporteurs, des distributeurs... et donc c'est un sujet qui est fondamental pour les habitants et les habitantes, mais c'est un sujet qui peut se régler à l'échelle européenne." Le candidat du Parti socialiste et de Place Publique ne croit pas en la responsabilité de l'octroi de mer. "Comment se fait-il que si on enlève l'octroi de mer, les prix soient infiniment plus chers ici ?", interroge-t-il. À ses côtés, Ericka Bareigts, fervente défenseur de cette taxe, jubile. "Qui dit la fin de l'octroi de mer, dit la fin de la cantine gratuite ou des bus gratuits à Saint-Denis", ajoute Raphaël Glucksmann. Il veut aussi défendre la taxation sur les superprofits, lutter contre les violences faites aux femmes et favoriser l'égalité homme femme.
Dans une dynamique très favorable au niveau national, il talonne la candidate du parti présidentiel avec 14 % des intentions de vote. "Il faut être prudent", tempère Philippe Naillet. Le député ne nie pas le déficit de notoriété de son candidat. "Il y a 5 ans, on était déjà venu sur le marché de Saint-Paul. On se battait pour faire plus de 5 %. Le contexte n'a plus rien à voir." Il est convaincu qu'entre ses visites de terrain, les interviews aux médias et le meeting donné, ce matin, à Saint-Denis, Raphaël Glucksmann peut convaincre les Réunionnais. Reste un déficit de taille. Le premier représentant des Outre-mer sur sa liste est en 30e position. Le premier Réunionnais est 45e. Pas de quoi déstabiliser Raphaël Glucksmann pour qui l'enjeu est ailleurs : "L'Europe est utile pour La Réunion. Le défi pour La Réunion doit être relevé au niveau de l'Union européenne", oppose-t-il.
J.-Ph.L.