Rédigé par Clicanoo
Alors que Kylian Mbappé et les Parisiens tentaient de se qualifier, hier soir, pour les demi-finales de la Ligue des champions, les jeunes Nantais ont mis le cap pour Nyon, en Suisse, théâtre du Final Four (demi-finales et finale) de la C1 juniors à partir de vendredi. Parmi eux, Mathieu Acapandié, le Saint-Pierrois adopté à la Rivière Saint-Louis, passé pro en mars 2022, trois ans après s'être posé sur les bords de la Loire.
Habituellement pensionnaire de la réserve, évoluant en National 3, le latéral droit, passé par l'École de Foot de Saint-Pierre puis le CO Saint-Pierre, fait figure de grand frère -il aura 20 ans en décembre prochain- au sein d'un effectif avec lequel il reste sur deux titres de champion de France U19. "Ce serait vraiment l'apothéose pour cette génération de boucler la boucle avec un titre européen", a-t-il confié, en ayant une forte pensée pour les absents du moment. En particulier le capitaine Enzo Mongo, victime d'une rupture du ligament croisé du genou il y a quelques jours, et l'attaquant Stredair Owusu Appuah retenu avec le groupe pro engagé dans la course au maintien en Ligue 1. "On aura une équipe compétitive, réplique-t-il. On se connaît tous bien car la plupart jouent ou s'entraînent avec la réserve. On est concentrés sur l'événement. C'est une demi-finale, on va mettre du cœur à l'ouvrage."
Ce vendredi à 14 heures (16h, heure Réunion), les Nantais ont rendez-vous avec l'Olympakios, tombeur du Bayern de Munich en quart de finale. "C'est costaud, décrit le Réunionnais. L'équipe grecque est très athlétique à l'image de leurs défenseurs à plus d'1m90, avec un jeu plus direct que celui qu'on a connu aux tours d'avant contre Salzbourg et Copenhague. Il va falloir faire parler nos valeurs qui nous ont accompagnées dans la compétition jusqu'ici."
"Créer l'exploit"
Le courage, la détermination, la solidarité entre autres, qui leur ont permis de renverser les Danois au tour précédent dans une ambiance de folie à la Beaujoire. "C'était incroyable. Il y avait beaucoup de tension, du spectacle, de la réussite aussi pour nous, poussés par les 20 000 personnes dont ma famille qui était là. J'ai réussi mon tir au but... On a cravaché dur pour arriver à là, notamment contre Salzbourg qui était très fort. On veut être dans la continuité de ce qu'on a fait. On représente le club, mais aussi le foot français. On est prêt à relever le défi, créer l'exploit en devenant la première équipe de France à remporter cette épreuve."
Il va falloir mettre tous les ingrédients pour voir la finale de lundi, contre les Portugais du FC Porto ou les Italiens du Milan AC, adversaires dans l'autre demi-finale. "L'aventure est belle et on a tous envie d'aller au bout", ajoute Acapandié, bloqué à une seule apparition avec les pros (un 8e de finale de Coupe de France le 8 février 2023). "J'aurai aimé taper plus haut", mais une entorse du ligament externe l'a freiné en début de saison. Depuis son retour de deux mois sans compétition, "ça n'a pas été simple", avoue le défenseur qui a cumulé 15 matches en N3, dont le dernier le week-end dernier (voir par ailleurs). "Je prends ce qu'on me donne. Au regard des challenges à relever à chaque fois, ce n'est vraiment pas mal." Leader avec la réserve, bien partie pour être sacrée et accéder en N2, "ce Final Four est très excitant. C'est l'occasion de montrer la qualité de la formation nantaise, déjà à l'honneur avec les U17 qualifiés pour les play-offs du championnat et les U16 vainqueurs du tournoi de Montaigu. À nous de jouer."
Mickaël Payet