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Procès des emplois fictifs de la Région : "Je n'ai pas l'habitude de me défausser, la décision d'embaucher m'appartient"

Hier matin, au deuxième jour du procès des emplois fictifs de la Région, l'ex-président de Région a été interrogé sur les circonstances dans lesquelles les huit prévenus de recel de détournement de fonds public et/ou de prise illégale d'intérêts ont été embauchés entre 2015 et 2021. « La décision me revient », admet d'entrée de jeu Didier Robert une fois les procédures administratives de recrutement effectuées.


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Rédigé par Clicanoo

« Monsieur Vincent Bègue (Ndrl : le directeur de cabinet) a dit que vous n'aviez choisi personne. N'y-a-t-il pas là une contradiction », enchaîne le président Duchemin. « Absolument pas », assure Didier Robert. « En qualité de président de Région, vous aviez indiqué en audition que le DGS et le DRH étaient chargés d'évaluer les besoins de la collectivité. Cela m'a surpris car des contrats ont justement été signés avant l'évaluation des besoins », relance le président du tribunal.

"Trouver une place pour Mme Ramin"

« Les besoins ont été préalablement définis », se défend l'ex-président de Région. « En audition, vous avez indiqué : je ne suis pas intervenu mais j'ai été amené à faire des propositions de candidature auprès ou du DGS ou du directeur de cabinet, à charge pour eux de vérifier la procédure de recrutement », insiste le président Duchemin face à l'ex-président de Région qui n'en démord pas.

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Le président du tribunal prend l'exemple du directeur du conservatoire de Saint-Benoît qui a rapporté que la présidence « avait décidé qu'il fallait trouver une place pour Madame Sabrina Ramin alors qu'il n'y avait pas de besoin »« Madame Ramin est fonctionnaire territoriale, il revenait à la DRH de vérifier les besoins », balaie d'un revers de main Didier Robert. Plus loin, il précisera que « c'est à lui (Ndrl : le directeur du conservatoire) de surveiller les personnes sous sa responsabilité ».

"C'est pas moi, c'est l'autre"

Le président Duchemin poursuit en mentionnant les post-it portés disparus que le DGS ou le DRH ont posé sur les dossiers de candidatures litigieux. « J'ai le sentiment à la lecture des auditions que c'est un peu le jeu de la défausse du style : c'est pas moi, c'est l'autre... », ironise-t-il.

« Je n'ai pas l'habitude de me défausser, la décision d'embauche m'appartient. Ce n'est pas au directeur de prendre la décision à ma place. Elle n'appartient pas au DGS et au DRH... Il s'agit de replacer les responsabilités des uns et des autres dans ce dossier », réplique avec fermeté Didier Robert. L'ex-président de Région semble vouloir assumer son rôle de chef d'orchestre à condition qu'on ne lui fasse pas grief des fausses notes que les administratifs ont pu jouer.


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