Rédigé par Clicanoo
MAYOTTE. Condamné en 2022 à huit ans de prison pour viol par la cour d’assises de Paris, l’ex-juge d’instruction de Mayotte Hakim Karki comparaît depuis mardi en appel, cette fois devant la cour de Créteil (Val-de-Marne). L’ancien magistrat comparaît libre, ayant obtenu une libération sous contrôle judiciaire après avoir interjeté appel de l’arrêt criminel le condamnant pour ces faits remontant à juillet 2014, alors qu’il était en poste au tribunal judiciaire de Mamoudzou.
L’homme aujourd’hui âgé de 52 ans est accusé par une enseignante, rencontrée un soir à l’hôtel le Caribou, de lui avoir imposé des relations sexuelles alors qu'il la raccompagnait dans sa voiture, puis encore dans son appartement. Transféré à La Réunion pour être mis en examen, le magistrat a toujours nié les faits, opposant la thèse du complot à ces accusations.
"Tentative de déstabilisation"
Hakim Karki avait en effet défrayé la chronique dans l’île au lagon, d’abord pour s’être mis à dos la gendarmerie dans le cadre de l’enquête sur la mort par overdose de la jeune Roukia en 2011, puis dans les affaires dites "du GIR de Mayotte". Egalement en conflit avec sa hiérarchie à la cour d’appel de Saint-Denis, il affirmait en outre être la cible d’une machination organisée en représailles aux investigations qu’il diligentait à l’époque sur les activités du cimentier Lafarge à Mayotte.
Ayant quitté la magistrature suit eà sa mise en cause, cet ancien officier de l’Armée avait vu son dossier dépaysé en région parisienne pour une bonne administration de la justice. Mais ses explications sur "une tentative de déstabilisation liée à ses fonctions" n’avaient pas convaincu la cour d’assises de Paris, qui le déclarait coupable. L'avocat général avait requis douze ans de réclusion criminelle.
Défendu par Me Franck Berton, Hakim Karki devrait être fixé sur un nouveau verdict au terme d’un procès prévu pour durer deux semaines, une nouvelle fois huis-clos.
S.G.