Rédigé par Clicanoo
Arrivé sur l'Île il y a une semaine, c'est sur la terrasse d'un restaurant saint-leusien avec vue sur mer, que François D'Haene s'est rendu disponible pour la presse, lundi, quelques minutes avant un moment d'échanges avec des traileurs. S'il ne pourra pas courir sa sixième Diagonale, le champion sera au plus près des sentiers.
Tout d'abord, comment ça va ?
"Pas trop mal. Ça pourrait être pire (il montre le lagon et sourit). C'est un peu de délicat d'être là à cette période de l'année, de ne pas courir, de sentir l'effervescence sans y prendre part. C'est la première fois que j'ai une blessure d'origine osseuse mais les médecins sont très confiants sur la suite et la façon dont ça va se réparer. C'est un temps d'arrêt compliqué à gérer en ce moment, mais il y a des choses bien plus graves. Il faut relativiser, même si je savais qu'en venant ici, ce serait dur moralement. Mais je tenais à le faire par rapport à des engagements que j'avais pris et ça reste une belle course au calendrier et j'y tiens beaucoup, donc c'est aussi un clin d'oeil de mettre en avant ce genre d'aventures.
Quand avez-vous compris que ce ne serait pas possible ?
Début septembre. A cause de la douleur et des examens qui ont suivi 24 heures après. J'avais une gêne, mais qui ne m'empêchait pas de courir, mais lors de la période de repos après l'Echappée Belle qui est une course exigeante de 26 heures sur un terrain technique, la douleur a évolué bizarrement. Le fait que je tire sur cet hématome depuis un moment, ça a fini par lâcher.
Vous verra-t-on tout de même au plus près de la course et de vos coéquipiers ?
Oui, aussi. Mes enfants qui essayent de me suivre sur une de mes courses au moins une fois par an arrivent ce mercredi et vu que je ne cours pas, je vais tacher de leur expliquer ce que je ressens sur une épreuve et passer du temps avec eux. Courtney Dauwalter qui participe et ne parle pas encore le créole ni le français, sera aussi contente si j'arrive à l'épauler et lui donner quelques conseils à certains moments de la course. Et puis, cela me permettra de voir différemment certains coureurs qui seront aux avant-postes. Donc oui, je serai là, mais peut-être pas à tous les points ! Je ne serai pas dans Mafate car je ne pourrai pas marcher.
Si vous deviez parier toutes vos économies sur un vainqueur ?
J'ai peut-être pas assez d'économies du coup ! (rires). Je n'aime pas du tout les pronostics car j'ai toujours peur d'oublier des athlètes. C'est sûr qu'avec tous les forfaits, il peut se passer plein de choses et il reste encore plein de belles têtes d'affiche.
Ce forfait implique que la Diagonale sera votre objectif en 2023 ?
Pas forcément. J'avais à coeur de refaire la Diagonale, mais je ne me suis pas encore penché sur mon planning de l'année prochaine. J'y reviendrai un jour, sans savoir quand. Cette année, ça tombait bien, avec la Hard Rock, et là en plus avec le 30e anniversaire, c'était le petit plus qui faisait que.
Gagner une cinquième fois et détenir le record masculin sur cette épreuve vous importe-t-il ?
Après coup, ça peut être marrant à raconter et ça fait plaisir, mais je n'étais pas revenu pour ça, et je ne reviendrai pas pour ça. Le parcours en lui-même, l'ambiance, l'île, sont beaucoup plus importants."
A.R