Saint-Paul : il se fait braquer et voler sa voiture par deux auto-stoppeurs
La victime avait eu le malheur de faire la connaissance du couple dimanche dernier. Le jeune homme de 18 ans avait été braqué avec un pistolet Gomm cogne aux allures de véritable arme à feu. Puis deux coups avaient retenti.
Rédigé par Clicanoo
Il a voulu faire preuve de gentillesse et en a payé le prix fort. Dimanche dernier, un jeune conducteur de 18 ans a pris en stop un petit couple lui faisant signe sur le bord d'une route à Saint-Paul. Le duo indique vouloir se rendre du côté de Savannah. Une fois bien avancés sur leur trajet, le garçon s'arrête pour laisser ses passagers descendre. Mais le couple ne bouge pas. C'est alors qu'un "ressenti étrange " s'installe dans l'habitacle.
L'auto-stoppeur tente de retirer les clés du contact et les événements prennent une tournure effrayante pour le jeune homme. D'après ses déclarations, le couple le braque avec un pistolet. Deux coups retentissent et les balles fusent dans sa direction. Un flingue classique en apparence, mais qui s'avérera finalement être un pistolet Gomm cogne d'après les blessures constatées sur la victime. Le couple finira par s'enfuir à bord d'un véhicule volé, avant d'être interceptés cette même journée du côté du Port.
Reconnus sur planche photographique par le jeune conducteur, Skerlyne I. et Émerick N. étaient jugés hier pour ces faits à l'audience de comparution immédiate du tribunal du cheflieu. À la barre, deux jeunes gens de 19 et 20 ans, à qui il est également reproché un autre vol commis ce même dimanche. À Noter qu'Émerick N. est aussi poursuivi pour un refus d'obtempérer au moment de son interpellation.
SOUS RIVOTRIL ?
Les faits s'étaient déroulés dans la matinée à bord d'un bus de la commune alors que le couple venait de se faire virer d'un hôtel en raison de leur comportement problématique : chambre rendue trop tard, alcool réclamé dès 8h du matin alors qu'Émerick N. était d'ores et déjà "ivre mort " d'après le dossier. Dans le fameux bus, ils avaient arraché des mains le téléphone d'un usager, avant de prendre la fuite. "Ça fait des mois qu'il me suit. Il n'arrêtait pas de me lancer des regards pervers " se justifie Skerlyne I. à l'audience, pour expliquer son geste.
Tous deux contestent avoir braqué le jeune conducteur la semaine passée. Des faits criminels de "vol avec arme " qui ont été correctionnalisés, les deux prévenus n'étant donc pas poursuivis pour la présence de l'arme. Sur la journée des faits, pas de précisions ou presque. Le couple affirmant être sous l'effet du Rivotril, une consommation évoquée sur le tard, au moment de leur défèrement.
"Une excuse magique qui évite d'avoir à s'expliquer sur ces faits graves " commente Ludivine Fathi du côté du ministère public. La magistrate requiert dans la foulée des peines exemplaires. Pour Émerick N. et ses neuf mentions inscrites au casier judiciaire, 4 ans de prison ferme, la révocation d'un précédent sursis et huit mois ferme pour son refus d'obtempérer. Soit 5 ans au total, assortis d'une interdiction de contact avec sa copine à sa sortie de prison. Pour Skerlyne I., jusqu'alors inconnue de la justice, la substitut du procureur requiert trois ans de prison, dont un an avec sursis.
"Factuellement, ce dossier est d'une imprécision totale " regrette-t-on à la défense. D'autant plus regrettable au vu des sanctions demandées. La robe noire au passage les deux jours d'ITT, seulement, attribués à la victime. "Les peines sont particulièrement disproportionnées par rapport à la réelle gravité de ces faits ." A l'issue de l'audience, Émerick N. est condamné à quatre ans et demi de prison au total. Sa conjointe écope quant à elle de trois ans de prison, dont un avec sursis.
C.L